Dernier pêle-mêle de Tassie

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Un final épique !

Launceston, vendredi 22 juillet. 


Dans le rétroviseur, le ciel est noir. Les nuages sont épais et menaçants. Devant, une éclaircie plus accueillante. On franchit le pont de Tamar River à Launceston. Pas le temps de dire Ouf ! L'orage nous rattrappe. Des trombes d'eau s'abattent sur nous. On est déjà trempés d'avoir roulé les deux tiers de l'étape sous la pluie, mais l'instinct de se mettre à l'abri nous conduit sous le patio d'entrée du musée de l'automobile. Plan incliné couvert d'une moquette verte, sans réfléchir, on monte nos vélos jusqu'à la porte d'entrée du musée. Nos derniers tours de roue en Tassie sont feutrés. On met les béquilles. On se prend tous les quatre dans les bras. Je sers fort mes petits gars et Marinette. L'émotion l'emporte sur tout autre sentiment. La scène, pour celui qui ne sait pas d'où on vient, qui ne connaît pas notre parcours, peut paraître décalée, absurde. D'ailleurs les gardiens du musée ne comprennent pas. Ils ne comprennent pas pourquoi on est là, au musée de l'automobile, avec nos vélos,  trempés, mais heureux. Ils ne peuvent pas comprendre. On termine notre Tour de la Tasmanie en 80 jours, à vélo et au coeur de l'hiver austral. C'est presque incroyable. Nos garçons ont réalisé l'impensable.


Chapeau bas les petits gars ! C'est vous les héros ! On est fier de vous ! Enthousiastes, d'une régularité qui force le respect, vous n'avez jamais rechiné à chevaucher sur vos montures, pour gravir un col, pédaler face au vent ou encore rouler sous la pluie. Vous avez été à la hauteur de cette aventure extraordinaire et inoubliable. Bien-sûr, comme tout gamin, vous avez, de temps à autres, fait péter les plombs à vos parents. Rien d'anormal en fait !


Et puis cette Tasmanie, vous l'avez aimée, vous l'avez chérie, vous l'avez pénétrée au plus profond de son âme, rendant son immersion à deux roues presque aisée et indolore. Vous l'avez tant aimée qu'elle ne semble pas vouloir nous laisser repartir. Elle met en oeuvre tous ses pouvoirs magiques pour ralentir notre progression et notre retour sur Launceston. Un jour c'est le vent de face entre Eddystone Point and Gladstone. Le lendemain, c'est rebelotte mais avec la pluie et une piste défoncée. Notre moyenne frôle à peine une valeur à deux chiffres. On n'avance pas ! On est contraint de jeter l'éponge et de trouver un abri providence à Boobyalla Valle. Les farmers Sarah et Gary nous proposent de nous mettre à l'abri dans une grange perdue au milieu de leur ferme, parmi les Angus Bulls. On est escorté à notre demeure par Gary sur son quad pendant que Sarah s'occupe de nous livrer du bois dans son pick up rouge. L'abri est un ancien repère de chasseurs habité par un possum. Un bon coup de balai et on se sent comme à la maison. Le gros poêle, type fut de loco à vapeur, permet de surchauffer la grange et sécher nos affaires. Il pleut tout l'après-midi. Marinette a eu du nez d'aller frapper à cette porte de ferme !

Le soir, on invite Sarah et Gary à prendre le thé et papoter dans leur grange relookée a notre façon après 5 ans sans un visiteur ! Encore une belle rencontre qui restera gravée !

Au petit matin, il fait beau... mais le vent d'ouest est toujours fort. On doit impérativement rejoindre Bridport, à 50 km d'ici. On ne le sait pas encore, mais cette étape sera l'une des plus éprouvantes du voyage. Le vent de face est violent et on roule à découvert dans ces grandes étendues de prairies. Pour atteindre l'objectif avant la tombée de la nuit, on met en place une stratégie d'équipe équitable. Marinette devant, pour donner le tempo, et les trois gars derrière, à l'abri des rafales. Après 4 heures d'effort, usant physiquement et surtout nerveusement, on atteint la paisible bourgade de Bridport. Tassie nous offre là un dernier beau bivouac au bord de l'eau. On profite de la belle journée du lendemain pour récupérer, flâner et rejoindre tranquillement Bellingham pour un bivouac "interdit" et bien rustique au bord de Pipers River.

Lilydale, à mi chemin entre Bellingham et Launceston sera notre dernier bivouac de ce voyage. Il sera aussi un des plus agités, à croire que la Tassie est vraiment fâchée de nous voir partir. La nuit sera blanche. Heavy rain, rafales de vent, orages avec éclairs , la totale. La petite cascade de Lilydale, aux eaux claires, se réveille le matin transformé en un gros torrent d'eau marron. Les prés sont inondés. Le vent est toujours aussi fort, mais favorable pour nous pousser jusqu'à Launceston. On profite d'une timide éclaircie pour se mettre en selle après avoir discuter une dernière fois avec Brice, le pêcheur rencontré à Cosy Corner. On est à trente kms de Launceston, avec un col à franchir à 400 m d'altitude. Les garçons sont impressionnants de facilité pour engloutir ces derniers kms, malgré la pluie qui nous accompagne jusqu'au musée de l'automobile de Launceston. Un final épique ! 



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Pêle-mêle de St Helens à Larapuna

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Bay of Fires

Eddystone Point, vendredi 15 juillet.


Notre camp est installé sur le versant Nord de Eddystone Point, à quelques tours de roue du phare éponyme. Deux shacks bordent la piste d'accès à ce petit coin de paradis. L'herbe est verte et tondue à l'anglaise par les Wombats du pays. Dans les airs, les sea eagles nous font comprendre qu'ils sont les maîtres des lieux. Les garçons sont à la pêche aux crabes dans les rochers de granit rougis par le lichen. Au large quelques bateaux de pêche draguent leurs filets. Le soleil entame son inexorable descente sur la ligne d'horizon et embrase notre bivouac. Les ombres chinoises des vélos et de Gabin en roue arrière donnent une touche très personnelle à ce décor. L'instant est magique.

La nuit tombe et la lueur du feu de camp remplace celle de l'astre solaire. Le bruit des vagues et du crépitement des flammes évitent d'être plongé dans un silence complet. Ce sont ces instants paisibles et inoubliables qui viennent sublimer la rudesse de l'itinérance à vélo.


Eddystone Point est la partie la plus septentrionale de Bay of Fires, réputée pour être la plus belle étendue de plages de Tasmanie. Sur près de 40 km, des plages de sable blanc comme la neige de succèdent entrecoupées de rochers de granit rougeoyant. Le décor est propice à la photo carte postale. Ici, le litoral est préservé. Pas d'urbanisation, pas de commerce. C'est le bush !

Seules quelques shacks se fondent dans le décor. Pour dormir, tout est organisé par le Park & Wilderness Service qui aménage des free camp en bord de mer avec emplacements privés et toilettes sèches. Pour ravitailler c'est St Helens ou Gladstone. Pour l'eau, c'est BYO ! Oui, Bring Your Own ! A vélo, difficile de coller à la devise. Alors on improvise. A Cosy Corner, Brice, le pêcheur de Lilydale, nous fournit une bombonne de 25 litres. Il offre également un leurre à Gabin et de précieux conseils... mais en vain ! A Eddystone, on a accès au water tank de la shack de Shon, le fils de Clive & Veronica.


Larapuna, c'est le nom originel de Eddystone Point. C'est la terre des aborigènes... du moins c'était ! 

A l'arrivée des colons, à chaque passage de leurs grands navires, les aborigènes allumaient des feux sur les collines avoisinantes pour prévenir de la menace. Ces signaux d'alerte ont donné le nom à ce lieu Bay of Fire". Cela ne durera qu'un temps. Le peuple aborigène sera par la suite maltraité, chassé puis anéanti. Génocide ? Peu de Tassie osent prononcer ce mot. C'est d'autant plus difficile pour un Tassie d'évoquer ce sujet que la majorité d'entre eux sont descendants de convicts, ces condamnés à des crimes mineurs, envoyés d'Angleterre pour purger leur peine. La majorité était des femmes. Ils étaient transportés par navire pour rejoindre les camps de travaux forcés d'Australie et Tasmanie. La plupart mourait au cours du long voyage. Les vestiges de ces camps sont présents entre autres à Maria Island, Port Arthur, Sarah Island. Les convicts représentaient une main d'oeuvre peu coûteuse pour la construction navale, l'exploitation des mines, les travaux routiers et forestiers. Les Tassie sont donc des descendants de voleurs de poules ! C'est probablement ce qui les rendent aussi "friendly".


Larapuna est une terre aborigène. C'est aussi la limite sud du Mount William National Park. Ce weekend a lieu la journée verte, journée annuelle de nettoyage des plages autour de Eddystone Point organisée par le Parc. Et oui, la Tasmanie est sauvage, mais elle n'est pas épargnée par l'incivilité de certains et notamment des pêcheurs. On se charge de nettoyer les plages et creeks autour du phare. Deux autres groupes sont sur les plages de Deep Creek et Anson Bay. On collectera cinq gros sacs de détritus. Bouteilles en plastique, bouteilles en verre, cordelettes , filets de pêche, ampoules... etc. Bref, le ménage de printemps s'imposait ! La journée se conclut par un petit goûter sur le site du phare avec tous les participants accompagné d'un discours d'accueil et de remerciements par le représentant légal de la communauté des aborigènes du Nord de l'île. Le travail de réconciliation et reconnaissance de l'existence du peuple aborigène est en marche, même s'il est peu probable qu'il aboutisse au même droits acquis par les maoris en NZ.

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St Hel, just like home in St Hil

Vendredi 8 juillet, St Helens.

Dernière ligne droite sur la côte Est avant d'entamer notre retour sur Devonport. Il est 16H. On claque la porte du camping de St Helens. Prix prohibitif et surtout un accueil peu chaleureux. La nuit tombe, pas d'autre choix, on squatte une aire à BBQ le long de Beauty Bay. Je fais chauffer de l'eau pour un thé. Gabin monte sa ligne pour pêcher depuis le ponton. Marinette a le blues. C'est un jour sans et la perspective d'une nuit sur ce spot n'arrange pas la donne. Je dis en rigolant "on est sur le chemin de la promenade du soir, on va croiser un Tony ou un Bunny".


A 16h30, un chien, border colley, arrive pleine balle sur les garçons. Il leur saute gentillement dessus ! Leurs maîtres tentent de le stopper dans son élan, en vain. La rencontre devient inévitable... inespérée.


Clive et Veronica, dans la cinquantaine, nous offrent l'hospitalité pour cinq jours, le temps nécessaire pour laisser passer la tempête et apprendre à connaître nos amis Tassie. Le refuge est confortable et spacieux. On y joue au snooker, on y regarde le Tour de France et la cruelle défaite des Bleus à 5H du matin. Bref, c'est grand confort ! On se sent comme chez soi à St Hil. Et Gabin et Marius ont un nouvel ami, Scamp le chien !


Au mur, trois immenses peintures d'art aborigène illuminent la pièce principale. Dans la montée d'escalier quatre portraits d'une famille aborigène représentant trois générations . Une sculpture de serpent en bois décore le rebord de la cheminée. On ressent une certaine atmosphère... celle de la tolérance et de la connaissance du peuple aborigène. Autrefois très impliqués dans les communautés d'aborigènes des North Territories, Clive et Veronica nous apprennent à mieux connaître ce peuple... nos ancêtres. Clive est également un collectionneur, un amoureux des livres et des vielles cartes de Van Diemens Island.


Aujourd'hui, ils tiennent le coffee-book shop de St Helens, lieu de rencontre des érudits locaux. On y passera tous les jours prendre le petit noir du matin. Le lieu est chaleureux et propice à l'échange. 

Les enfants dessinent des aquarelles aux couleurs locales pour nos hôtes et Marinette organise une divine soirée crêpes qui aura bien du succès auprès de nos chers amis. 

Notre départ, après une soirée dégustation de crayfish ( langouste) et blanc de Tasmanie, Clive offrira un splendide et utile livre les oiseaux d'Australie à Gabin et Marius. A Marinette il offre un beau livre sur les plantes d'ici. Nous voilà alourdis d'une charge supplémentaire mais le geste est si délicat. 

On profite de ce camp de base pour visiter St Helens Point et les dunes de Peron. Les immenses middens, sur lesquels on marche, témoignent de la présence des aborigènes il y a plus de 30000 ans.


Nous quittons St Helens mercredi 13 juillet vers 10H après un dernier café au book shop. Veronica nous met en bouteille de la soupe maison pour ce soir. La voisine, qui tient la boutique bio du village nous offre 4 barres énergétiques pour la route. Et sur le moment du départ, une aimable mamie retraitée, cliente quotidienne du coffee shop comprend que c'est le grand départ après une semaine passée à St Helens. Elle nous serre dans ses bras et nous souhaite bonne route. Comment ne pas être émus ! Les garçons le sont d'autant plus qu'ils laissent derrière eux leur ami Scamp. Marius aura le blues jusqu'à notre arrivée à Cosy Bay. Le soir, Scamp reviendra faire une léchouille aux garçons !


Pour les Google poursuiveurs, de Freycinet à St Helens on fera étape à Bicheno, Little Beach et Diana Basin. La route côtière, qui relie ces lieux et longe des plages sauvages, est de toute beauté et easy riding... surtout avec le vent de sud dans le dos.






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Pêle-mêle Freycinet National Park

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Petit détour par Freycinet National Park

100 ans ! Le Freycinet National Park fête ses 100 ans. Il est, avec Mount Field, le plus vieux parc national de Tasmanie. Il est aussi l'un des plus populaires avec Craddle Mountain. On nous en a venté sa beauté. Difficile de ne pas succomber d'autant qu'il porte un nom bien français. La péninsule de Freycinet fut en effet nommée ainsi par l'expédition Baudin en 1802

Mais comme toute gourmandise,  ça se mérite, surtout quand on voyage à vélo. Tout km superflu doit être justifié et argumenté pour être accepté par le reste de la bande. Là, il s'agit d'un détour de 30 km, soit 60 km aller-retour. Autant dire qu'il faut sortir la grosse artillerie pour convaincre. C'est au backpacker de Swansea, dans une salle à manger confortable et devant le match du samedi soir que je vends à l'équipe le Freycinet National Park. Tout y passe. Plages féeriques, bivouac les pieds dans l'eau, montagne à escalader (celle où on met les mains)... et surtout, le mot magique, "c'est plat". Oui, les 30 km de détour c'est plat. Le seul hic, c'est l'étape de Swansea à Freycinet, 60 km et un petit col à franchir. Marinette se charge de motiver nos warriors pour cette grosse étape.

Le lendemain soir, on arrive à la maison du Parc avec la banane. Les garçons ont été impressionnants d'efficacité. Une étape menée comme un contre la montre par équipe !

L'accueil à la maison du Parc est chaleureux. Les garçons sont heureux de recevoir leur propre  National Park PASS. Le campground offre de jolis emplacements privatifs au bord de Richardsons Beach avec une magnifique vue sur les sommets granitiques de Hazards Range. Au soleil couchant, les rochers de Mont Amos s'enflamment et prennent une couleur rose. L'atmosphère est paisible. On est seul sur notre "plage privée". Les garçons construisent la route de l'Alpe d'Huez dans les dunes. Une fois le soleil couché vers 16h45, la fraîcheur tombe vite et nous oblige à hiberner dans notre tente. Ici les feux sont interdits. 


Le Mont Amos est un des sommets emblématiques de Hazards Range. On atteint son sommet par de belles dalles granitiques et quelques fissures qui nécessitent de mettre les mains. On est dans le 3. C'est le terrain de prédilection de Marius. Il excelle dans cet environnement. Il randonne ! À quelques encablures du sommet j'accelère. Il emboîte le pas. On arrivera ensemble au sommet. La vue sur Wineglass Bay est majestueuse. On est seul pour savourer la beauté de la Péninsule de Freycinet. Encore une perle de Tasmanie !

L'origine du nom de Wineglass Bay est moin glorifiant. C'était autrefois un lieu de pêche des baleines. Les eaux virées au rouge pendant le massacre des cétacés.

On passera la soirée sous l'abri à BBQ avec nos amis les possums très friands de nos mets.

Au petit matin on est réveillé par la pluie. Changement de programme, on migre vers Friendly Beaches à 20 km au Nord de Coles Bay. C'est un free camp du Freycinet National Park. On est seul... enfin presque. On partage notre emplacement avec Harry et Oscar, deux Wallaby Benets très attachants. Malgré l'interdiction, on fait un petit feu de camp pour profiter de la soirée étoilée. Ici pas d'eau potable. Je me débrouille avec le tanker d'eau de pluie des WC et réussis à tirer de quoi satisfaire nos besoins.

La plage sous Isaac Point est de toute beauté, encerclée par des avancés de rochers rouges. C'est un paysage de carte postale propice à être croquée par notre artiste Marinette.

A midi, c'est bacon et saucisses offerts par un campeur solitaire. Il est Aussie. Il a tout lâché et vit sa vie dans les free camp de Tassie. Ils sont nombreux à vivre ainsi après une vie sociale réussie. Maison, 4x4,  jet ski, ... ils disposaient de tout... sauf de l'essentiel, la liberté de vivre au rythme de la nature.


De Triubanna à Swansea nous avons suivi la route côtière qui longe de magnifiques plages sauvages. C'est devenu chose rare dans ce monde de pouvoir suivre un littoral préservé de l'urbanisation et où le camping sauvage (free camp) est organisé. On passera une nuit au free camp de Mayfield Bay. Chez le marchand de chaussures local Gabin retrouvera Croc à son pied. Les 20 km entre Mayfield Bay et Swansea sont de toute beauté et eaysy riding... surtout avec le vent dans le dos !

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T A S M A N I E

T

Trois mille kms parcourus en prenant le temps de prendre le temps.

Le tempérament du Ti'Bougnat nous transcende et l'on devient A-C téméraire pour traverser la Tarkine après la tempête,

Affronter les basses températures,  se réconforter sous la tente.

Après l'effort, c'est tarot ou théâtre pour tous avant de s'endormir au coeur du territoire du Diable de Tasmanie.


A

Aventuriers ambitieux et audacieux, nous enchaînons les ascensions sur les traces des aborigènes et sous les rayons des arcs en ciel.


S

De Stanley à Strahan en passant par Smithton, les souvenirs se sculptent. 

Solidaire , sensible , chacun s'engage dans ces lieux sauvages,  affine ses sens et se surpasse. 

Les épreuves endurées subliment les moments sereins qui deviennent sacrés au son du speaker de Gabin.


M

Rouler à travers les massifs sur nos montures, Marcher sur le Mont King William, garder le moral en toute météo...

Magiques ces moments partagés,  magnifiques les musées,  mines et "middens" explorés !

Voilà des motivations pour voyager malin avec Marius et Gabin.


A

Cette petite Australie, loin de nos amis, nous permet de rencontrer "Aussie" et animaux locaux et des oiseaux colorés comme tous ces perroquets.


Chaque nouvelle journée se termine dans notre nid douillet. 

La nuit nourrit nos rêves et nos insomnies. 

Le feu de camp nocturne nous enchante et nous unit.

La nature est inouïe ici en Tasmanie. 


i

Belle intuition à Irishtown pour une itinérance inoubliable, une immersion incroyable sur cette île du Pacifique qui invite au voyage initiatique. 


E

Les eucalyptus nous émerveillent, les émotions nous enrichissent. 

Les étoiles éternelles éveillent nos envies .

Notre équipe écoute, échange et s'épanouit ensemble ici en Tassie. 

C'est notre école de la vie.



Ps: poème familial inspiré par notre aventure au coeur de la Tasmania Wilderness World Heritage Area... Il y a déjà quelques temps. 

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Pêle-mêle de Maria Island

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Maria Island National Park - On a vu le Diable de Tasmanie

Deux jours d'immersion sur l'île de l'île de l'île. Un petit coin de paradis où la vie sauvage est omniprésente. Pas besoin d'aller au Zoo ! Toute la wildlife de Tasmanie est concentrée sur Maria Island national Park. 


Lundi, à Triabunna, on prend le ferry de 15H. Celui du matin est complet. La plupart des gens font l'aller-retour dans la journée. A cette époque c'est gratuit. Les seuls frais sont liés au transport des vélos (10$) et des bagages (5$) pour ceux qui passent la nuit sur l'île. Sur le bateau de 40 places on est 6. Un jeune couple d'Américains nous accompagne. Ils ont également embarqué leur VTT et des gros sacs à dos pour bivouaquer sur l'île. 

Après trois quart d' heure de navigation, au soleil couchant, les cheveux au vent, on débarque à Darlington. Wombats et grands Kangourous Forester nous accueillent. La détente de ces grands marsupiales est impressionnante. Une fois lancés rien ne semble pouvoir les arrêter. Difficile de les rattraper à vélo. Les garçons ne savent pas où donner de la tête tant il y a de Wombats et Kangourous Forest à observer derrière la maison du Parc. 

Le campground de Darlington sera notre camp de base pour les deux jours. C'est confortable, abri avec tables et grande cheminée à foyer ouvert. Deux tours de brouette au wood shelter et l'âtre réchauffe notre espace de vie.

Dès le premier soir, à la tombée de la nuit, le Diable de Tasmanie nous rend visite pendant notre dîner. Quelle surprise de voir cet animal emblématique de Tasmanie. Il ressemble à un petit chien et se deplace comme un jeune chiot. Il est innofensif mais craintif. Il fera deux ou trois fois le tour des tables en quête de quelques restes échappés de nos gamelles. Quant au possum, il faut le surveiller, il a vite fait de chapparder nous victuailles. On le soupçonne même d'avoir dérobé une Crocs de Gabin.

Le lendemain soir, rebelotte. Le Tas viendra plus tôt et restera un peu plus longtemps à renifler sous les tables. Voilà ! On a vu le Diable de Tasmanie, on peut plier les gaulles et rentrer en France !


Les deux jours suivants seront mis à profit pour découvrir l'île à vélo. Ici pas de véhicule carboné. La deux-roues est le mode de déplacement privilégié pour sillonner l'île et découvrir la Reidley Bay. Plage sauvage de toute beauté. Sable blanc et vagues qui invitent au surf. Au loin on observe deux dauphins qui profitent de ces belles eaux turquoises. Sur le trajet on croisera moult Wombats dont une maman et son petit. Il suit sa maman comme son ombre. Ils n'ont pas peur de la présence humaine et se laissent facilement approcher. Sur le chemin du retour, le coucher de soleil sur les Painted Rocks est enchanteur. L'ambiance est magique !

De retour au camp, les garçons font un footy avec 4 jeunes de Melbourne. L'un d'eux est fan des St Kilda et porte la même écharpe que Gabin.

Le dernier jour est consacré à visiter le nord de l'île. L'ascension de Bhishop and Clerk en mode bike & run vaut le détour. La première partie à vélo permet d'accéder rapidement à Fossil Bay par de belles étendues herbeuses où broutent les kangourous forester. Ensuite le sentier pénètre dans une belle forêt d'eucalyptus avant de rejoindre une section plus étroite et plus cassante. Un immense pierrier mène au pied des trois tours en dolorites. La plus haute se gravit par une sente escarpée dans un dédale de gros blocs. Le sommet de la tour est de toute beauté avec des aplats et des gros dés de granits posés là par un géant. La Tasmanie est vraiment surprenante !


Le retour à Darlington sera un énorme ride de Gabin à VTT derrière les bondissant forest kangourous. Il profitera du relief pour les surprendre et rouler à leur trousse à toute balle. Qui a déjà roulé derrière une vingtaine de kangourous lancés à pleine allure ? Moment inoubliable ! 


Retour à Triabunna par le ferry de 16h sous un soleil doré avec nos amis américains John et Eva. On partagera une bière au pub du port.


ps : shame to the one who stole my headlamp in Triabunna toilets. This lamp is a security gear when you push bike in winter. Shame on you !


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Chez Tony

"Hi guys ! I won't let you go on. You have to stop here. There will be ice on the road up there. You have to stop here !"


Samedi 25 juin, il est 15H. On vient de faire près de 40 km et 600 m de D+. On savait l'étape longue au départ de Carlton River pour rejoindre l'aire de bivouac de Wielangta Forest. Depuis Marion Bay, la gravel road (C336) ne cesse de monter au travers des prairies agricoles. On n'a plus d'eau. Au dernier arrêt à Dunalley, l'eau était non potable... et surtout salée. Les cachets n'y feront rien !

Marinette s'arrête à une maison. Personne. Un robinet extérieur et les gourdes sont pleines. On repart. On prend à droite la Wielangta Road. La piste est en mauvais état. Ça monte. Un bon coup de cul ! On est dans le dur. En haut du mur, un vieux 4×4 Toyota Land Cruiser, première génération, avec une étoile rouge sur la portière, fait une manoeuvre. C'est Tony. Il nous a vu arriver. Il sort de son Toyata et nous barre la route.


Voilà comment a débuté une de nos plus mémorables soirées de notre périple en Tasmanie. 


La maison de Tony est accrochée à la montagne. Elle est plantée au milieu des immenses Gum trees. La vue sur Marion Bay et sur le sud de Maria Island est unique. C'est là, sur ce belvédère privé et inattendu qu'on plantera la tente. 

La musique extérieure, plutôt rock'n'roll, donne une ambiance surréaliste à ce moment magique. On se pince à plusieurs reprises pour être sûr qu'on est bien sur terre ! 

Tony et ses amis sont en terrasse. Ils consomment quelques bières. Ils nous aident à lancer un feu dans le brazero du jardin. Comme d'habitude, on prend quelques branches mortes tirées de la forêt. Tony nous invite à prendre une douche pendant qu'ils s'absentent quelques instants.


Une heure plus tard, un Ford pick-up rouge, chargé de bois, descend en marche arrière le raide talus jusqu'à notre aire de bivouac. C'est Tony, un des amis de Tony, qui nous livre un stère de Gum fendu. Avec les garçons on décharge la marchandise. J'ironise un peu. Pas sûr qu'on tienne la nuit !


Le pick-up repart comme il est venu. Les enfants comprennent maintenant pourquoi les tous les tasmans ont un 4×4.


On passera la soirée à boire des bières autour du feu sous une voie lactée parfaire à refaire le monde avec nos hôtes. Les enfants profiteront du grand salon et d'un cartoon sur écran géant. 

Vers 20H, comme tous les samedis, c'est "Saturday night game". Soirée de AFL : australian football league. Le sport national, incontournable dans ce pays. Et ce soir, c'est l'équipe de Tony qui joue, les Saint Kilda, les derniers au classement, contre les Cats, les premiers. Tony donne à Gabin une écharpe du club et à Marius une casquette. Ils suivront le match jusqu'à la fin et la victoire inattendue des St Kilda dans les dernières minutes du match (93/90)... un peu comme la France !


Lendemain matin, petit déjeuner bercé par le lever de soleil sur Maria Island. Avant de partir, Tony offre aux garçons un ballon de football AFL et un doudou porte clé St Kilda. A coup sûr, les enfants se souviendront de cette soirée et de Tony. Quel accueil ! L'histoire ne dit pas si c'est l'effet voyage à vélo ou voyage à vélo avec enfants.


L'étape du jour pour rejoindre Triabunna est de toute beauté. Au départ de chez Tony, la piste traverse une forêt de Blue Gum âgés de 200 ans. Ce sont des géants ! Ensuite, on longe la côte de Rheban à Orford. C'est très pittoresque et fréquenté uniquement par les locaux qui n'hésitent pas à s'arrêter pour en savoir plus sur notre aventure. La plupart du temps, c'est le triple effet kiss cool ! "Ah, vous faites le tour de la Tasmanie à vélo et en hiver ! Et avec des enfants !" Ça se termine souvent par "Bravo, quelle belle aventure vous offrez à vos enfants , ils s'en souviendront toute leur vie".


A Triabunna, on plantera la tente au freecamp de la commune, à quelques pas de l'embarcadère pour Maria Island. Soirée Fish & Chips autour d'une bière. 


Pour les Google suiveurs notre itinéraire depuis Hobart est le suivant.

Depuis Berriedale nous avons rejoint 7 Miles Beach en franchissant l'énorme Tasman Bridge dont le tablier s'est effondré en 1975 suite à la colision d'une des piles par un vaisseau piloté par un capitaine ivre. Des voitures ont fait le grand saut. Au total 12 morts. Depuis les grands navires sont escortés par 4 remorqueurs et le pont est coupé à la circulation pendant la manoeuvre. Sur la rive gauche de la Derwent River nous avons rejoint le camping de 7 Miles Beach par une belle voie cyclable. Deux nuits à 7 Miles Beach dans une cabine avec chauffage et TV pour regarder le football australien. La dame du camping ne voulait pas nous voir dormir dans une tente. Elle nous offert la cabine au prix de la tente.

Le lendemain, on est agréablement surpris de trouver une voie cyclable jusqu'à Sorell. Puis on longera la côte par Dodges Ferry jusqu'à Carlton River où plantera le wild camp sous un grand eucalyptus habité par un possum. Nos repas et boissons seront naturellement salés par les eaux de la Carlton River. Café salé., c'est bof !

Pour rejoindre Chez Tony depuis Carlton River nous avons suivi une belle piste qui longe la côte jusqu'à Marion via Dunalley. C'est ici à Dunalley qu'Abel Tasman a débarqué pour la première fois en Tasmanie en 1640.


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The kids... remain in Tasmania

Hi guys! Great to see you again!

Can I ask you few questions for your family and  friends? 


Gabin and Marius together: yes of course. ..


Suite en français pour plus de simplicité pour nos lecteurs  (lol)


Les 3000 kms ont été franchis lors de votre ascension du Mont King William, il y a quelques semaines maintenant,  vous êtes toujours motivés pour avancer?


G et M: oui, on veut encore découvrir  d'autres choses. On est les seuls vélos sur cette île , mais on aime toujours ça . On adore la Tasmanie, on la préfère à la nouvelle Zélande 


Et pourquoi donc?

La vie sauvage est incroyable. On découvre de nouveaux animaux et oiseaux. On les voit bien quand on roule à vélo, en lisière de forêts, dans les arbres...


Depuis votre arrivée en TASSIE,  quels sont vos temps forts?


G: moi depuis que j'ai rencontré le wombat,  je l'adore. Allez sur Internet pour voir sa bonne bouille. 


M: moi aussi je pense que c'est tous les animaux rencontrés. Il y a plein de wallabies et des oiseaux de toutes les couleurs comme le green rosela, le superbe fairy wren. Avec Gabin on s'est acheté le jeu de 54 cartes avec les oiseaux de Tasmanie et j'en ai déjà vu plus de 30 différents. 


M et G: on n'oubliera jamais notre rencontre avec les little blue pingouins à Wyniard. On a observé des colonies qui sortaient de l'eau dès la tombée de la nuit et qui rejoignaient leur terriers. C'était INCREDIBLE, incroyable! On avait un guide uniquement pour nous qui nous expliquait tout. C'était vraiment  génial! 


Il fait nuit à 17h, et c'est le coeur de l'hiver , vous devez avoir froid et trouver le temps long?


Oh non, pas le temps de s'ennuyer! Comme il fait nuit tôt on roule moins et on prend le temps de préparer le feu de camp, on taille nos piques à chamallows, puis on dine et lit des histoires autour du feu. On profite du calme de la nature et on se réchauffe car quand on dort dans la montagne il fait pas loin de 0 en s'ecartant du feu.

Quand on ne peut pas faire de feu, on se réfugie sous la Tente, et on joue au tarot tous les 4 en se tenant chaud.

Et en fait on n'a jamais froid contrairement à Marinette! On adore quand il neige,  qd il pleut... mais les parents ne veulent pas rouler dans ces conditions ! 

A quoi pensez vous quand vous passez 3h sur la selle? 

M: moi par exemple aujourd'hui j'ai observé et compté 88 pick-up sur la route. En Tassie ils ne connaissent pas les petites voitures.

G: moi je cherche des yeux les animaux et oiseaux. Je parle tout le temps quand je roule. Je pose plein de questions dont j'attends encore parfois les réponses!


Il vous reste un mois, connaissez vous la suite du programme?

M: on remonte la Côte Est puis on réjoindra Launceston. Ensuite il nous faudra rejoindre le ferry pour rentrer sur Melbourne. On restera une semaine la bas grâce aux "warm showers" 


Un petit résumé de la météo depuis les dernières semaines?

Il y a plus de Journées de pluie qu' en NZ, alors on a plus de jours de repos. On roule quand il fait assez beau. Papa organise les bons créneaux pour les étapes au coeur des montagnes. Quand il y avait les inondations et catastrophes naturelles ici en Tasmanie,  nous étions trop bien dans notre location de petit cottage à Bronte Park à 700m dans les highlands pdt une semaine. 


Avant de vous quittez, petite évaluation : Combien donnez vous à vos parents sur cette destination TASSIE? 

G: 19,9/20

M: 19,19/20


Voilà donc vos lecteurs rassurés. 

Un dernier message pour eux ?


Bonnes vacances à tous!  Et encore merci pour vos messages qu'on aime lire.

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Pêle-mêle de Bronte Park à Hobart

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Surpris par la neige

Au sixième jour, veille du WE des 90 ans de la Reine, on quitte Bronte Park. Il fait beau, on prend une photo au momument de Bronte Lagoon, symbolisant le centre géographique de la Tasmanie. Dix kms plus tard, c'est la shower... éternelle. La descente sur Nive River est glaciale. On est un poil mouillé, malgré nos machins bidulles gore tex. A Nive River Bridge, coincé entre les deux centrales hydroélectriques de Tungatinah et de Tarraleah, il y a un abri providentiel. On s'affaire à allumer un feu malgré le bois mouillé. Notre réchaud à essence est bien utile dans ces circonstances. En peu de temps, l'âtre de la cheminée nous réchauffe. On improvise un étendage pour sécher les habils et les chaussures. Le coin est plutôt cosi ! On décide de passer la nuit sur cette aire de bivouac. On fait un stock de bois pour la soirée et le lendemain matin. La nuit au coin du feu sera agréable, la nuit étoilée.

Au petit matin, le temps est couvert. La pluie est devenue neige ! Les voitures, qui descendent des plateaux, ont de la neige sur leur capot. Difficile de prendre la route dans ces conditions. On ne veut prendre aucun risque sur une route enneigée. La nourriture nous fait défaut pour passer une nuit supplémentaire. On cogite, on imagine tous les scénarios. La situation amuse les enfants ! C'est la vraie aventure !


Vers 10H, une bande de joyeux lurons font une halte. Ils sont 5 gars et une fille. Kayaks sur le toit, un vélo sacoche dans le pick-up, la prise de contact est rapide. Ils ont au programme la descente de la Nive River depuis Bronte avec une arrivée ici, à notre campement. Marinette saute dans une des voitures et fera la navette retour avec Maddi. Elles feront un détour par l'épicerie de Bronte Park pour ravitailler. Le tenancier sourit quand Marinette franchit la porte. Là haut c'est tout blanc ! Nos gaillards enfilent leurs combinaisons sous la neige. Des warriors ! Maddi et Marinette ramènent la première voiture au camp. Maddi remontera sur le Plateau à vélo sous une neige battante récupérer la deuxième voiture.

Au camp, avec Marius et Gabin ont fait du bois pour tenir un siège. Efficacité redoutable, on parvient à stocker une demi stère de bois. L'agent de Hydro Tasmanie, le même que celui de la truite, nous dépose une palette et chutes de bois.

Le chasse neige, simple lame montée sur un 4×4, fait sa tournée, accompagné par un véhicule patrouilleur. Au retour de nos amis kayakistes, frigorifiés par les eaux bouillonnantes de la Nive River, on leur offre on bon thé chaud au coin du feu. Quant à nous, on passera notre deuxième nuit dans cet abri providence... au chaud !


Le lendemain, la météo est plus stable et nous facilite la tâche pour rejoindre Ouse et les rives du Lake Meadowbank. Grosse étape de 50 km, type montagnes russes, avec 700 m de dénivelé positif. 


La suite de notre itinérance pour rejoindre Hobart est moins fournie en anecdotes et ne mérite pas qu'on s'y attarde trop longuement. On prendra les petites routes de traverse via Ellandale et New Norfolk où on fera escale pour la nuit.


A Hobart, ou plutôt Berriedale, on est attendu par la famille de John et Monique. Les deux jumeaux Oscar et Harry (12 ans) et Mingus (8 ans), sont impatients de rencontrer Gabin et Marius. L'entente est parfaite, chez les grands comme chez les petits, on passera plus d'une semaine sur les bords de la Derwent River. On profitera des anniversaires de Gabin, Oscar et Harry pour aller festoyer au Dark Mofo. Festival d'art, imaginé par un génie illuminé, David Walsh, pour célébrer le solstice d'hiver. C'est Dark ! Mais très populaire. Tout comme son musée d'arts anciens et nouveaux (MONA) qu'il a construit sous terre à Berriedale. A Hobart, David Walsh, un poil provocateur, a éveillé les consciences.

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Ces petits instants de bonheur

Bronte Park, le 9 juin 2016


Il est des jours, où tout vous sourit.


Hier, après la petite balade à vélo en famille sur le Tasmania Trail, dans l'arrière pays de Bronte, je pousse un peu plus loin la découverte du coin. Je monte sur les hauts plateaux, au pays des grands lacs. Ici, c'est comme à la maison, on est à mille mètres d'altitude. Il fait frais,  le vent de sud Ouest me rappelle que l'antarctique n'est pas bien loin. Le paysage est ouvert, la végétation toute rabougrie. La route, dite Malborough Highway, est une belle piste où l'on croise seulement les agents d'exploitation des routes ou des barrages. Pas d'usager classique ! On est hors saison. Peu de personnes osent s'aventurer dans les Highlands à pareille époque. Et pourtant, on y est bien, seuls avec les walliby et les wombats. 


Au petit barrage de Little Pine Lagoon, je fais la connaissance de trois jeunes de Melbourne. Ils pêchent à la cuillère de part et d'autre du barrage. La rivière est sortie de son lit. L'eau bouillonne. Les jeunes ont déjà quelques prises à leur actif, des Brown Trout, de 40 à 50 cm. Je regrette déjà de pas avoir ma canne et que Gabin ne m'ai pas accompagné. 

Je pousse jusqu'au village de Little Pine Lagoon. Des shacks de pêcheurs de toute sorte, de la plus moderne et prétentieuse à la plus miteuse et authentique. Pas âme qui vive à cette époque. Je rentre à Bronte Park raconter mes aventures à la famille.


Il pleut toute la nuit. Au lever du jour, le ciel semble moins menaçant. Avec Gabin on fait nos sacoches. Il est motivé le fiston, prêt à faire 40 km aller retour et 600 m de D+ pour tenter de pêcher une truite de Tasmanie. 


Sur la route il bruine et on croise nos amis de la voirie qui nous donnent des nouvelles sur les fermetures de route en cours. Le Ouse River Bridge est fermé entre Little Pine Lagoon et Great Lake. Quant au Ouse River Bridge à Ouse, il est réouvert depuis hier. Ça tombe bien, on a prévu de rejoindre Ouse demain matin par cette route-là. 

On arrive au Pine Lagoon Lake peu après 11H. La pêche est plus compliquée que prévue. Ça accroche souvent et ça ne mord pas. Un Platypus, intrigué par notre présence, se rapproche de nous à coup de plongées successives. Il vient si proche de nous qu'on peut observer la forme si caractéristique de son museau plat. C'est le premier qu'on voit depuis notre arrivée en Tasmanie. Déjà, notre journée est réussie !

Plus tard, je ferre une belle truite, de bonne taille, mais elle m'échappe. Gabin, qui avait perdu espoir, reprend sa canne et se remet à lancer. Je m'agace, ça n'arrête pas d'accrocher les pierres et autres herbes. Gabin crie "Papa, j'en ai une". Je pose ma canne, lui dit de faire tout doux et de la ramener lentement. J'attrape son fil et on la sort de l'eau tout en douceur. C'est une Brown Trout. Le bonheur est dans les yeux de Gabin. Il est fier le bougre ! Il prend la pose avec son trophée comme sur les magazines de pêche. A l'aide de son autocollant "mesure-poisson" collé sur le tube de son cadre de vélo il mesure la bête. "Papa, elle fait 49 cm". Je suis jaloux, mais heureux pour lui. Instants de bonheur !

On quittera les lieux une heure plus tard après avoir été avertis par les agents des barrages que la saison de pêche était fermée à cette époque. Les amendes sont lourdes si on se fait prendre.

Nous voilà des braconneurs ! Et des braconneurs à vélo ! Ça, c'est la classe ! Sur la piste du retour, on sifflotte comme des biens heureux, comme des innocents qui n'ont rien à se reprocher. Les 20 bornes se font sur un tapis volant. On est trop fier de ramener à la maison la fameuse truite de Tasmanie pour le dîner et d'avoir vu le Platypus.

Une journée 100 % réussie !


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The Wombat... for Gabin

Berriedale, le 17 juin 2016


Gabin et Marius ont croisé ce marsupial pour la première fois à Arthur River. Il faisait nuit et ils chassaient à la frontale les Wallabies autour du campground du PWS. "Maman, Papa, on a vu un wombat, c'est comme sur les photos". Personnellement je n'avais pas connaissance de cette espèce :-)

Intrigués, nous avons traversé la route pour voir cet étrange animal. En effet, deux gros nounours de 35 kg chacun se dandinaient sur une petite sente. Sorte de grosse peluche innofensive qui a tendance à fuir lentement devant la présence humaine.

Plus tard, on en croisera deux sur la Tarkine road, en plein jour... et de nombreux autres sur les bords de route.


Depuis c'est un peu une histoire d'amour entre Gabin et les Wombats. Il a le T-shirt, le livre et toutes les cartes postales croisées ça et là. 

Mais quelle fut sa joie le jour où il a su que la Dame de l'épicerie de Bronte Park élevait un bébé Wombat de 3 mois, nommé Jo. Jenny avait récupéré ce bébé Wombat suite à un accident de la route. Il avait été expulsé du ventre de sa mère au moment du choc. 

Pendant notre sejour à Bronte Park, tous les prétextes étaient bons pour aller faire des petits achats à l'épicerie. "Maman, faut pas un peu de sucre ou du beurre ?" Il ne manquait pas une occasion pour aller faire des calins à Jo.


Petit à petit, le Wombat est devenu le fétiche de Gabin.


Pour ses 11 ans, on s'est dit qu'on prouvait lui offrir un bébé Wombat... mais heureusement, on n'a pas eu d'accident avec une maman Wombat :-)


Bon anniversaire mon Gabinou !



Les accessoires du Wombat 

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Pêle-mêle des Hauts Plateaux

De Queenstown à Bronte Park

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Mont Rufus

Lake St Clair National Park


Jeudi 2 juin, on gagne tranquillement Lake St Clair après un très bon hamburger à Hungry Wombat Café. Les propriétaires sont des passionnés de Wombats. Peluches, T-shirt, cartes postales, ici tout est Wombat. Les garçons sont aussi devunus des fans de cet herbivore. Il est devenu leur mascotte. Gabin porte désormais le wombat T-shirt. Ce matin, on en croisera un sur le bord de la route, les quatre fers en l'air, probablement fauché dans la nuit par un véhicule à moteur. En Tasmanie, chaque année, c'est plus de 300 000 animaux sauvages qui sont tués sur la route. C'est ce que nous apprend Franck, Ranger au Lake St Clair National Park. Franck, c'est un Allemand, un grand gaillard taillé dans le roc. Au premier contact il est plutôt froid et marqué par la rigueur allemande. Il nous surprend à ramasser du bois mort pour lancer un feu dans la "picnic hut" de la maison du Parc. "C'est interdit de ramasser du bois dans le Parc National !" Dont acte, il est quitte pour nous fournir en petit bois pour démarrer le feu dont les grosses bûches sont fournies par le Parc. Par la suite, Franck montrera sa vraie nature en s'intéressant à notre aventure et en venant régulièrement à notre rencontre pour prendre de nos nouvelles et nous amener du bois. A priori, notre aventure ne laisse pas indifférent. On apprendra par la suite qu'il a fermé les yeux sur le feu de camp de nos deux dernières nuits de bivouacs dans le Parc au pied du Mont King William. "Il est interdit de faire du feu dans le Parc, mais il faisait froid et vous êtes à vélo avec des enfants, alors j'ai fermé les yeux". Le dernier matin à Lake St Clair, Franck nous amènera des vivres pour la suite de notre voyage. C'est aussi Franck, qui nous conseille de faire la randonnée du Mont Rufus. Pour lui, c'est la plus belle du massif de Cradle Moutain.


Sur ses conseils on fait la boucle du Mont Rufus le vendredi 3 juin. On ne sera pas déçu. La randonnée de 18 km et 800 m de D+ est de toute beauté. La végétation et les paysages changent tous les 3-4 km. Il est rare de trouver une telle diversité de végétation sur un périmètre aussi restreint. Le plus spectaculaire étant ces "ananas géants" au nom original de pandani. Au sommet du Mont Rufus (1416 m), que l'on atteint après 3 heures de marche, on est récompensé par un magnifique panorama et une superbe vue sur le Lake St Clair et Mont Olympus.


C'est avec ces images plein la tête que l'on quitte le Lake St Clair National Park pour rejoindre Bronte Park avant le retour du mauvais temps et se réfugier dans le petit cottage numéro 3 "Australia". Quelques jours de confort, pour se réchauffer, se poser, se laver, écrire, faire la classe... et boire des bières au Bronte Pub. 


Malgré le froid, malgré les conditions rugueuses (ou à cause de...), ces sept jours passés au coeur de la Tasmania Wilderness World Heritage Area ont marqué les esprits, au même titre que la traversée de la Tarkine. Cette immersion dans une nature sauvage et préservée laissera des traces indélébiles dans nos mémoires. 

Merci Dame Nature !

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Lake St Clair National Park

Mont King William I


Au petit matin, Dame nature nous rappelle que l'hiver est là. Il fait zéro dehors et 7 degrés dans la tente. C'est humide et il est formellement interdit de faire du feu sur cette aire de pique-nique. On se réchauffe comme on peut en profitant du moindre rayon de soleil qui ose franchir la canopee des Gum tree. Les garçons sont forts et ne se plaignent pas. Marinette doute et semble être la plus sensible à ces conditions rugueuses. Pour ma part, j'ai les pieds gelés mais reste confiant pour la suite. L'anticyclone est bien installé et nous garantit une semaine de grand beau temps... avec des nuits glaciales en altitude. 

On poursuit notre ascension en direction de Lake Saint Clair. Après 10 km de montée on sort de la forêt tempérée de Franklin River. Le paysage s'ouvre. Le soleil nous réchauffe. Ça fait du bien au moral. On franchit le Burn Plains Saddle avec la banane. Nous voilà sur les hauts plateaux à 800 mètres d'altitude. Les paysages sont magnifiques. La Burn Plain est dominée par la chaîne de montagnes King William. Son sommet principal, King William I, nous domine et nous invite à le gravir. 

En attendant, on poursuit et

on se laisse glisser en douceur jusqu'à Navarre River. Petite piste à droite, entre King William Plain et Navarre Plain, le coin est idyllique. Tapis de mousse, forêt d'eucalyptus aux troncs colorés, place à feu et un petit ruisseau à quelques tours de roue. On décide de poser le camp et de profiter de ce petit coin de paradis. Chacun s'affaire à rendre le camp confortable : réserve de bois pour le feu du soir et surtout du lendemain matin, réserve d'eau et installation de la tente. L'eau, le feu, un toit, on va à l'essentiel. Le reste n'est que superflus... sauf le speaker de Gabin qui rythme nos journées au son de La Position du Tireur Couché et autres Jean-Louis Murat. Les derniers rayons de soleil de la journée subliment la forêt d'eucalyptus aux troncs multicolores. On passera la soirée au coin du feu sous une voie lactée d'une netteté absolue.

Au petit matin, la toile de tente est raide comme une feuille de papier. L'ouverture de la fermeture éclair fait craqueler la mince couche de givre. Dehors, tout est blanchi par les fins

cristaux de givre. Les sacoches, les vélos, les toiles tissées par les araignées, la moquette de mousse, tout est prisonnier du givre. C'est magique... c'est frais ! J'allume rapidement un feu pour rendre le petit déjeuner plus agréable que la veille. Chacun est émerveillé par cette atmosphère. Les premiers rayons de soleil tente de frayer leur chemin à travers la brume qui a envahi la forêt d'eucalyptus. L'ambiance est féérique.


On passera deux nuits sur ce bivouac magique qui a le bénéfice d'être sur le chemin d'accès au Mont William I. On consacrera la journée à gravir ce beau sommet dont la face Nord est formée de colonnes de dolorites. Ces orgues naturels m'évoquent les Roches de Tuilière et Sanadoire. L'accès se fait depuis notre bivouac via une piste avant de bifurquer sur un large chemin roulable mais encombré de pierres et de branches. On roule à vélo jusqu'au pied de l'épaule Nord-Est. On pose les vélos. Les 200 derniers mètres sont droit dans le pentu. Sur le versant sud de l'épaule, le sentier est blanc de givre. Au sommet, 1424 m, le panorama à 360 degrés est surprenant pour celui qui ne s'attend pas voir une telle diversité de paysage en un seul lieu. En direction du Sud et de l'Ouest, de vastes étendues de forêts humides surmontées de quelques sommets dont le Frenchmancap. D'ici on apprécie mieux le chemin parcouru de ces derniers jours. A l'Est, lacs, plaines et forêts composent le tableau des Hauts Plateaux. Au Nord, les hauts sommets du Cradle Mountain National Park et son point culminant le Mont Ossa (1617 m).


Ce petit sommet Mont William I, qui semble réservé aux initiés tant le balisage du sentier est inexistant, est emblématique de la Tasmanie que l'on découvre jour après jour. Sauvage, surprenante et d'une grande diversité... Et surtout moins surfait que la NZ. We LOVE TASSIE ! 


PS : on vient de passer le cap des 3000 km et des 30 000 m de D+

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Franklin-Gordon National Park

Franklin River


Le lendemain, on poursuit notre ascension. On entre dans le Franklin-Gordon National Park. On franchit le Victoria Pass à 500 mètres d'altitude. L'ambiance à l'ombre de la forêt tempérée est humide. Les montées nous réchauffent, les descentes nous refroidissent. Picnic express sur le parking ensoleillé de Donaghy's Hill dont on gravira le sommet. Ce petit sommet donne un bon aperçu de l'immensité végétale dans laquelle on évolue. Au loin, on distingue une petite chaîne de montagnes rocheuses bien caractéristique, la Deception Range. Ce petit massif est réputé pour son sommet emblématique, le Frenchmans Cap. Culminant à 1446 m, son sommet est blanc de quartzite. Sa falaise est la plus importante de Tasmanie et le seul site pour la pratique du basejump. Mais il faut prévoir 3 à 4 jours de marche aller-retour. On se contentera de l'observer de loin ! Quant à son nom, qui ne laisse pas indifférent un français, il proviendrait d'un groupe de prisonniers échappés de la prison de Sarah Island dans Macquarie Harbour. En tentant de rejoindre la côte Est, ils sont passés au pied de cette montagne symbolisant pour eux la prise de la Bastille et la liberté. Sur les quatre fugitifs, seul un rejoindra la côte Est après avoir survécu en mangeant ses compagnons d'échappée!

Rassurez-vous, on parviendra à franchir cette zone sauvage sans avoir recours au cannibalisme !

Forcés et contraints par la tombée de la nuit, on posera le camp à la jonction de Franklin River et Surprise River. Pour la amateurs d'eau vive, la descente de la Franklin River est mondialement réputée pour sa beauté et son engagement. Pour le parcours intégral il faut prévoir entre 8 et 15 jours d'expédition. On se contentera de boire son eau limpide !

Eau limpide qui doit sa sauvegarde aux écologistes qui ont mené dans les années 80 la plus grande bataille environnementale d'Australie. Pendant des années ils se sont opposés contre l'aménagement de la rivière et la construction de barrages. En 1983, le Labour Party à été élu aux élections fédérales sur la promesse de "No Dams". Il mettra en oeuvre sa promesse en créant le Franlin-Gordon National Park.

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Tasmania Wilderness World Heritage Area

Burbury Lake - Queenstown


L'hiver frappe à la porte de l'automne. Les journées sont courtes. La nuit, le thermomètre n'hésite pas à fleurter avec la valeur nulle, dans un sens comme dans l'autre. L'humidité tombe dès les derniers rayons de soleil disparus. Le puissant anticyclone d'Australie (1030) est confortablement centré sur la Tasmanie. La fenêtre météo est propice à l'immersion au coeur de la sauvage Tasmanie et à traverser son épine dorsale. En gagnant de l'altitude on s'attend à passer des nuits glaciales et givrées. On s'y prépare mentalement. Avec le retour d'expédition de nos amis de BAM en Sibérie, qui ont survécu à des températures de -40 degrés, ça aide à relativiser et à motiver les troupes.


A Queenstown, ancien village minier, on ravitaille pour une semaine d'autonomie. Quand on vient de l'Ouest, Queenstown est la porte d'entrée de la Tasmania Wilderness World Heritage Area. Cette immense zone protégée, qui part de Cradle Mountain au Nord à South West Cape au Sud, couvre un tiers de la Tasmanie. Elle est constituée de 5 parcs nationaux : Southwest, Walls of Jérusalem, Franklin-Gordon Wild Rivers, Cradle Mountain et Lake St Clair. Ici, en Tasmanie, les parcs nationaux sont gérés par le Tasmania Parks & Wildlife Service (PWS). A elle seule, la Tasmanie compte 20 parcs nationaux. C'est dire la richesse du patrimoine naturel de cette île. L'accès aux parcs est payant pour les piétons et les véhicules. On prendra un Passeport (30$) pour tous les parcs de Tasmanie valable 3 mois. Pour les enfants et les vélos c'est free !


On quitte Queenstown, le dimanche 29 mai sous un crachin rafraîchissant. La route grimpe et serpente au milieu des anciennes mines de cuivre. La terre est dénudée par des années d'exploitation. L'ambiance est semblable à l'ascension d'un col des Alpes du Sud. Au passage du petit col de Mount Lyell, Gabin insiste pour faire un détour par le point de vue annoncé sur le bord de route. Un kilomètre d'ascension pour rejoindre la passerelle suspendue au-dessus du cratère de la mine de Mount Lyell. La brume, l'humidité et la fraîcheur des lieux laissent imaginer les conditions de dur labeur des premiers mineurs. On poursuit notre route par une bonne descente jusqu'aux rives du Burbury Lake. On se prend une bonne shower avant de rejoindre sous le soleil le campground de Lake Burbury. En cette saison on est les seuls campeurs. Surprenant ! :-) Pour 6$ la nuit, on profite pleinement de l'abri à bbq pour passer la soirée et faire un feu de camp. 


Pour être complet sur notre itinérance, nous avons rejoint Queenstown via Strahan. Une nuit à Strahan après une soirée théâtrale sur le bord de plage "The boat that never was". Petite pièce locale retraçant l'épopée des invicts évadés de la prison de Sarah Island, où les spectateurs sont acteurs. Gabin jouera le rôle du propriétaire du navire et Marius un pêcheur éternel. On a bien rigolé !

Le lendemain soir, bivouac improvisé mais confortable à Slurry Dam, 10 km avant Queenstown.


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Le billet de Marinette

Pleine lune 


Pour chacun d'entre nous cet astre majestueux scintillant dans la nuit, évoque souvenirs, engagements, illumine nos nuits, guide nos routes, nous émerveille, nous attire,  nous fascine...

Samedi 21 mai, à l'aplomb de notre bivouac au bord de la Savage River, la lune était pleine, resplendissante, confiante... C'est dans ces moments là que l'on croit fortement aux influences de la lune sur la météorologie... cette satanée météo qui à elle seule a le pouvoir de nous faire rêver ou cauchemarder!


Avec cette pleine lune,  c'est pour nous un nouveau cycle qui commence. Figurez vous que nous venons de vivre nos 2 premiers jours en Tassie dans pluie! Et si j'ose nommer la Tasmanie par son petit nom c'est parce qu'on commence à la connaître....


Arrivés le 4 mai sur cette petite île aux parfums de vacances pour les australiens, nous l'avons abordée avec beaucoup de sérénité. Mais choisir de la visiter à vélos, sous la toile, à la veille de l'hiver, avec un potentiel ensoleillement de 9h à 16h, c'est en effet se mettre quelques bâtons dans les roues!


C'est à Smithton, particulièrement trempés, que le doute nous a envahis. Ce sont ces grands moments de solitude, face à des choix à assumer ou des changements de caps à programmer, qui colorent le voyage et le sublime parfois. Tenter de rester confiant, accepter d'attendre, ne pas succomber à l'impatience en virant de bord trop vite. Et bien dans ce contexte délicat, il faut souvent un coup de pouce. Et cette fois ci notre bonne étoile aura été Bunny. Olive vous à déjà parlé de lui, le patron du coffee Time Out. Et bien ce fameux Bunny a lu notre désarroi dans son shop,  et voilà qu' il nous offre à sa manière un vrai 'time out'. En allant demander de l'aide à Barbara et Tony, propriétaire de la farm house que l'on habitera pleinement pendant une semaine, on a accès au Time out! Pause, fin de la partie! 

Cette semaine hors du temps, comme en apesanteur a vu défiler showers, heavy rains, windy days, storms ... entre coupée d'arcs en ciel, et de rayons de lumière sur la campagne d'Irishtown. C'est alors qu'on osait une petite escapade : promenade sous les eucalyptus cueillette de rosés des prés  (comme ceux cueillis vers la Pacat dans les années fac!), visite de courtoisie aux vaches de Tony, ou un petit aller retour downtown pour des courses. Le quotidien devient serein mais notre avenir à vélo encore incertain...


Le 15 mai, la lune nous fait signe,  Les nuits redeviennent partiellement étoilées. Alors on se lance, on organise un nouveau départ bien préparé, avec un projet ambitieux et réfléchi, des sacoches bien remplies et des p'tits gars requinqués! Ce sera la traversée de la Tarkine...


Mais revenons à notre bivouac de ce 21 mai après cette traversée épique et magique. Lequel de nous 4 aurait pu imaginer bivouaquer tranquillement au coin du feu, sans insecte, au bord de l'eau, sous un clair de lune? Nobody c'est certain car même au pays des Kiwis tant chéri il y avait toujours un interdit! 

Et bien en Tassie tout est permis... On y a goûté, et on n'est pas près d'oublier! 


Pleine lune rime parfois avec insomnie. Ici, pour moi je dirai bien oui! Alors au coeur de la nuit c'est l'occasion rêvée pour penser en toute tranquillité à ceux qu'on a laissé de l'autre côté de la terre, sur l'autre hémisphère. Je mesure encore une fois cette nuit là, que c'est la première fois de mon existence que je vis éloignée si longtemps de mon quotidien. Bientôt 4 mois d'itinérance et même  si ce mode de vie est choisi et nous rejouit, je pense de plus en plus à tous ceux que j'ai laissés à des milliers de km d'ici,  famille et amis. Cette nuit était pour moi un caleidoscope de souvenirs de tous âges, en tous lieux , avec bon nombre d'entres nous. Un beau voyage sous les étoiles, merci mes amis!


Et pour rester encore un peu dans la lune avec vous, voici la petite question du soir: quand ici on voit l'astre plein, quand est il pour vous qui êtes si loin?


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Tarkine, pêle-mêle

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Tarkine, the road to nowhere - l'immersion

Zeehan, le mercredi 25 mai 2016


Au quatrième jour (vendredi), on quitte définitivement la civilisation pour pénétrer dans la Tarkine Wilderness. La météo est avec nous ! La piste est large et roulante. On prend progressivement de l'altitude. On pénètre doucement dans l'immensité de Tarkine. Les sommets qui constituent la Norfolk Range se rapprochent. Les grands espaces s'ouvrent à nous. On est seul. Pas de voiture, pas de camion, pas d'autre cycliste. Seuls quelques Walliby et autres Wombats croisent notre route. Les perroquets Green Rosela nous accompagnent d'arbre en arbre. On roule avec plaisir. Les garçons s'amusent dans les descentes et pédalent avec aisance dans les montées. Les paysages ressemblent à ceux de la Laponie fino-russe. Les Eucalyptus géants remplacent les boulots. Pour les garçons c'est la savane. Ils imaginent les girafes se délectant des cîmes des arbres. Dans les rivières aux eaux marrons, ils devinent des crocodiles imaginaires. Plus loin, on traverse des hectares de forêts dévastées par un incendie fin 2015. La végétation semble reprendre le dessus. Les fougères arborescentes sont les plus vaillantes. Leurs feuillages vert contrastent avec les troncs noircis des Eucalyptus. 

A Lyndsay River, premier spot de bivouac potentiel, il est 13H. A la fois trop tôt pour s'arrêter et trop tard pour envisager de rejoindre Donaldson River (second spot de  bivouac), on décide de poursuivre et d'aviser d'un lieu de bivouac en cours de route. La piste se rétrécit. 

Les montées droit dans le pentu sont plus fréquentes. On gagne en altitude. Les organismes de chacun commencent à sentir la fatigue des km accumulés. Le soleil devient rasant. L'espoir de trouver un bon spot à bivouac au détour d'un virage, d'une montée ou d'une descente est à chaque fois compromis. Pas d'eau, zone trop humide ou trop de végétation. Le bivouac dans Tarkine n'est pas aisé. Les esprits s'echauffent. Gabin roule en tête en écoutant Fauve à tue-tête. Il a la caisse le bougre ! Marius est plus zen. Il continue à siffloter derrière moi au bout de l'élastique. Je le soupçonne d'avoir 3 poumons ! Pour la part, j'en ai plein les bottes. Marinette aussi. Chaque nouvelle montée est une épreuve. 

Sous Mt Bolton, Marinette perçoit le bruit d'un cours d'eau. On est à 400 m. La vue est dégagée vers l'Ouest. Le soleil se couche. On plante le camp dans les grandes herbes coriaces. Les enfants les nomment mikado géant. Le bivouac est rustique et sauvage, mais on a l'essentiel. 

Le soleil se couche Norfolk Range après 64 km et 800 m de D+. Chapeau les petits gars !

Samedi, quatrième étape entre Mt Bolton et Savage River. La plus belle. La piste joue aux montagnes russes, oscillant autour de la courbe de niveau des 300 m avec un passage à 450 sous Longback que les enfants nomment The Nut ou encore la Rampe du Géant. On contourne ce sommet par une section à 20%. Ici on apprécie Mr Macadam !

La suite de la piste longe une belle ligne de crête jusqu'à Mont Donaldson avant de plonger sur Savage River. On plante la tente au  niveau du pont sous de grands arbres. On passe une douce soirée au coin du feu et au clair de la pleine lune. Les possum nous rendent visite. Dans la nuit, on entendra nombreux cris d'animaux sauvages .


Dimanche, dernière étape, la plus facile. On rejoint rapidement Corinna, cet ancien village minier qui comptait plus de 2000 habitants à la fin du XIXÈME siècle. On est attendu ! On prend un café à Corinna Lodges. La responsable du site, originaire de Nouvelle Écosse, est admirative de notre aventure familiale. La barge est toujours hors service. Mais pour nous, elle met à disposition un bateau 8 places et son skipper. On traverse la Pieman River pour 20$. Transport à la demande ! La classe !

De l'autre côté, c'est Mr Macadam. Vous avez compris, c'est droit dans le pentu. Mais peu importe, la route est pour nous. On zig et on zag pour sortir du trou et rejoindre les hauteurs de Lake Pieman. En arrivant au carrefour de la C249/C252, on lève les bras au ciel. It's done !!! Ça, c'est fait ! comme on dit par chez nous. C'est stupide, mais avec Marinette, on est encore une fois impressionnés par l'accomplissement de nos petits gars. Ils ont la banane. On sent qu'ils sont dans leur élément. 

On passera la nuit et la journée suivante au bivouac de Reece Dam sous la pluie. Mais peu importe, cela nous laisse une journée pour savourer... et vous conter nos aventures au coin du feu de camp. 


Le jour suivant, retour du beau temps et étape express (45km D+ 600m) pour rejoindre Zeehan pour un bon fish & chips chez Carol Coffee.

Ville minière , Zeehan était à la fin du 19ème siècle la deuxième ville de Tasmanie. La ville comptait 27 pubs. Elle était équipée du plus grand théâtre d'Australie. Aujourd'hui, c'est un village fantôme transformé en musée !


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Tarkine, the road to nowhere - l'approche

Reece Dam, 7h00 du matin, il pleut.


Nous voilà coincé dans notre tente sur les berges du Pieman Lake. La météo est conforme aux prévisions. On aura su profiter de la fenêtre météo pour traverser dans de très bonnes conditions la Tarkine Wilderness Area. Cette région est considérée comme étant la plus reculée, la plus isolée, la plus ventée et la plus arrosée de Tasmanie.  C'est la région la plus sauvage et la plus préservée de l'île. Son écosystème, composé de côtes océaniques, de dunes, d'eucalyptus géants, de forêts tempérées et de grandes étendues d'herbes sauvages est considéré comme l'un des plus vastes et des plus intacts de l'hémisphère sud. Cette zone, qui a su naturellement résister au excès du monde moderne, s'étend sur plus de 4470 km2, entre Arthur River et Pieman River.

Pas de commerce , pas de station service sur près de 200 km, pas de réseau GSM, pas même un réseau de secours. Seule une piste traverse cette région. Autrefois réservée aux 4x4 de franchissement, la piste à été recalibrée en gravel road dans les années 90. Sujet à controverse pour les protecteurs de l'environnement, la route a été baptisée la Road to Nowhere. Aujourd'hui elle porte le nom officiel de Western Explorer et le numéro C249. La piste relie Arthur River au Lake Pieman via Corinna. Elle est enrobée entre Arthur River et le carrefour avec la route qui vient de Edith Creek. Ensuite, c'est un mélange de piste large et confortable (qui semble attendre son manteau noir), de piste étroite et dégradée, et de section raide à très raide (20%) revêtue d'un Macadam qui favorise l'adhérence... et évite les poussettes ! Oui, c'est plutôt montagnes russes par ici. Près de 2000 M de dénivelé positif sur 140 km entre Arthur River et Lake Pieman, avec des passages à 400 m sous les monts Bolton et Longback. A Corinna, la continuité de l'itinéraire est assurée par une barge pour traverser la Pieman River. Pour finir la description de cette Wild West Road, on trouve une petite épicerie à Arthur River, une station service à Marrawah et de quoi manger et prendre un café à Corinna. Ensuite il faut attendre Zeehan, pour retrouver un village avec tous les services, soit à environ 180 km de Arthur River. 


Le ton est donné ! C'est notre défi ! Parcourir à vélo la région la plus sauvage de Tasmanie. C'est peu commun, surtout avec des enfants. En tant que parents, on mesure notre responsabilité... mais on ne prend pas grand risque connaissant la capacité physique de nos garçons et leur moral à toute épreuve. Le seul risque identifié est celui d'une météo perturbée et pluvieuse. Hors de question de traverser cette zone soumise à de fortes innondations si la météo n'est pas un minimum clémente.


Dimanche soir, le bulletin est moins pire que d'habitude pour les 7 jours à venir avec un décalage de l'anticyclone australien sur la Tasmanie pour la fin de semaine. La journée de lundi est mise à profit pour préparer notre expédition et prendre un dernier café chez Bunny.

Mardi, les sacoches débordent, le temps est aux showers et au vent fort de SW. C'est une grosse étape de 60 km et 500 de D+ pour rejoindre Marrawah sur la côte Ouest via Edith Creek où on achète un pot de confiture maison à un papi qui expose ses productions sur le bord de route. On a le vent de face. Sur la piste, dans la forêt du 145 ème méridien, Marinette casse une fixation de sacoche, trop chargée en nourriture. On répare, on repart. Pique-nique express au bord d'un champ à Brittons Swamp. Il fait froid sous les rafales de vent, mais les showers nous épargnent. A Redpa on croise la dernière station service avant Zehan. On embarque un litre d'essence supplémentaire dans une bouteille plastique San Pellegrino. Il est tard. La nuit commence à tomber. On arrivera sur la plage de Marrawah à la tombée de la nuit. L'aire de bivouac sur Ann Bay est sauvage et confortable à la fois. La grosse étape est derrière nous et on se réjouit de repartir à l'aventure après une semaine coincés à la ferme de Barbara et Tony.


Au deuxième jour, mercredi, le vent est toujours aussi violent et le ciel nous menace de ses showers. Elle repartent aussi vite qu'elles arrivent, ne nous laissant pas le temps ni de nous abriter - si abri il devait y avoir :-) - ni de nous habiller en conséquence. On sèche aussi vite qu'on mouille. Cela dit, depuis notre départ de Irishtown les garçons sont habitués à rouler en Crocs, évitant ainsi de mouiller leurs pompes. A l'entrée de Arthur River les panneaux routiers sont sans équivoque et préviennent l'automobiliste. Passé Arthur River, plus d'essence avant Zeehan, pas de réseau GSM et les distances sont complétées des temps de parcours. Mais le plus inquiétant pour nous, c'est ce panneau jaune qui mentionne "Corinna Ferry closed for maintenance". En une fraction de seconde, notre itinéraire prévu tombe à l'eau. Je commence à cogiter pour un plan B nous évitant de revenir sur nos roues. C'est un peu l'histoire du Chambon. L'itinéraire de contournement est tout simplement indigeste, surtout pour celui qui s'aventure à bicyclette. On poursuit jusqu'à Arthur River pour glaner des informations sur cette fermeture de Ferry et passer la nuit. Au bureau d'information du Arthur Pieman Conservation Area, la jeune fille nous confirme la fermeture du ferry suite à une rupture de câble de la barge. Devant notre désarroi elle appelle Corinna Lodges pour voir s'il y a possibilité de faire passer des cyclistes. On aura l'information le lendemain matin. Bonne nouvelle! Ils ont un petit bateau pour des excursions sur la Pieman River et acceptent de nous faire passer avec nos vélos. Notre aventure est relancée !

On peut sereinement rendre visite au rebord du monde - The Edge of The World - au sud de Arthur River. La mer est démontée. Les vagues sont marrons tellement elles ressaquent le fond. Elles se déchaînent de manière totalement désordonnée. C'est ici que l'air est le plus pur sur la Planète. D'ici, l'Argentine, la prochaine côte à la même latitude, est à plus 8000 milles nautiques, soit environ les deux tiers du globe.


La nuit sera ventée et pluvieuse. La cuisine semi ouverte du campground qui jouxte le bureau du parc est la bienvenue pour faire la cuisine et dîner. Au coucher du soleil, les garçons partent à la chasse au walliby et au Devil Tas. A défaut de Tas ils verront deux wombats, sorte de bon gros petit nounours inoffensif. 


Jeudi, la météo ne varie pas. Vent fort et showers. On commence à y prendre goût. Ils font partie du décor. Ce jeudi on sera également accompagnés par le va vient des 5 camions 6 roues entre la carrière de Arthur River et Temma. A chaque passage, les chauffeurs font jouer leurs trompes pour le bonheur des garçons. Faut dire que Marius et Gabin ont eu droit à la visite des big trucks lors de leur pause café à la cuisine du campground. On fait un détour par Couta Rocks, petit village de pêcheurs qui vivent dans des shacks. La côte est très découpée. Les bateaux sont solidement arrimés sur des rampes de lancement accrochées à des îlots rocheux. Les pièges à écrevisses en osier sont stockés sur le pont des bateaux. Cela me rappelle la Nouvelle Écosse et le petit port de Pictou où on allait chercher le homard.

Plus au sud, une plage sauvage battue par les vagues. Ici on retrouve des traces des premiers Aborigènes au travers des midden, monticules de coquillages mélangés au sable. Ces vestiges sont désormais protégés des dégradation des 4x4 qui sillonnent la côte Ouest à la recherche de l'aventure extrême.

En Tasmanie, les gens semblent embarrassés par leur histoire et notamment le sort réservé aux Aborigènes au moment de la colonisation. Ils osent prononcer à demi mot le mot de génocide. 

Un aigle marin passe, nous survole et nous invite à planter le camp dans ce petit coin de Couta Rocks.

A l'abri du vent, on passera notre première nuit en Tasmanie sans pluie. La lune est pleine. Le baromètre passe le cap des 1020. C'est de bonne augure pour l'immersion dans Tarkine.

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Pêle-mêle Petite maison dans la prairie

Finalement, la vie à la ferme, c'est pas si pire.

Et il est difficile d'imaginer telle hospitalité par chez nous. On ne remerciera jamais assez nos hôtes, Barbara et Tony et notre entremetteur Bunny. 

Un grand merci.

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Irishtown, position stationnaire

Irishtown, le 13 mai 2016


Une épicerie, un cimetière, des champs de vaches laitières à perte de vue au milieu desquels trônent d'immenses eucalyptus, du vent d'ouest et des showers, voilà planté le décor de Irishtown. A 3 km, au bout d'une piste bordée par d'autres eucalyptus géants, une petite maison de ferme sans prétention, sise à la position lat=-40.890697 lon=145.15746. 

C'est rustique et confortable à la fois. Depuis quelques jours, c'est notre camp de base. Jeu de cartes, Giro à la TV, home school pour les garçons, cueillette des rosés des prés, lecture collective de Lucy Lost, rythment nos journées en attendant une fenêtre météo pour poursuivre notre itinérance le long de la West Coast. Ce soir c'est Friday game à la TV avec retransmission en direct d'un match de Football Australien, mixte de soccer rugby.

Cette maison providence, on ne pouvait espérer mieux. Mercredi 11 mai, il pleut. On mange notre malheureux sandwich sur le pas de porte du super marché de Smithton. Il tombe des cordes, on a frais. Rien de bien exitant en perspective. Le camping du village n'a pas de cuisine. Le moral est au plus bas. On se met à l'abri dans le café Timeout. Deux cappuccinos, deux chocolats chauds et des tartes maison pour un peu de réconfort. Un petit bonheur ! Le patron du café, que tous surnomme Bunny, nous pose les habituelles questions sur notre venue par ici . Il semble soucieux pour nous et mène son enquête lui aussi. Un coup d'œil à la météo des prochains jours... C'est le déluge et le vent. Un coup de fil au camping qui confirme qu'il n'y a pas d'espace de vie pour se réfugier. Il est tracassé. Il va et vient, sort et revient. On s'apprête à partir. "I have found à house for you in a farm, 10 km ". N'étant pas sûr d'avoir bien entendu, je lui demande de répéter. 

Une heure plus tard on sera tous les quatre à l'abri dans cette maison providence prêtée par Barbara, une bénévole qui travaille à l'Emaüs du coin. Bunny fera deux aller retour avec son fourgon pour nous transporter, nous et nos montures jusqu'à notre futur camp de base.

La classe !


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Pêle-mêle dans le zef de Tasmanie

On peut enfin profiter de nos vêtements chauds...

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Into the Nut

Stanley, le lundi 9 mai 2016

Bon ben, comment dire, on est dans la Nut ou plutôt sous la Nut ! Chacun aura sa propre interprétation. Pour certains, elle se fera sous le prisme rationnel de Google Maps, pour d'autres elle sera plus subjective et proche d'une expression bien de chez nous.

Ici, du moins à Arthur River, ils se disent être au bout du monde, "on the Edge of the World", là où l'air est le plus pur au monde. Pas étonnant avec tout ce zef ! Et en plus, comme si ça ne suffisait pas,  le ciel nous est tombé sur la tête depuis qu'on a débarqué à Devenport. Le ciel nous menace quotidiennement, mais face à l'adversité on tient bon. Enfin Presque ! Aujourd'hui on a rendu les armes. Temps d'Ecosse à tapoter sur le clavier de l'office du tourisme pour nos plus fidèles lecteurs et pour remplir nos devoirs de citoyens... et éviter d'avoir le fisc à nos trousses à notre retour. Heureusement, la douceur du café camembert nous accompagne chaque matin depuis notre arrivée sur l'île ... et les garçons sont devenus experts dans le maniement de la cafetiere italienne acquise sur l'immense marché Victoria à Melbourne.

Mais pourquoi être venu sur la Nut de Stanley ? En effet, ce n'est certainement pas la meilleure des façons d'envisager le tour de la Tasmanie à vélo. C'est pour ainsi dire peu conventionnel. C'est un peu un cul de sac ! Et on aime les culs de sac. On y croise l'authentique ! et les routes sont plus paisibles. Car pour rien vous cacher, pour rejoindre Stanley depuis Devenport, on a emprunté l'autoroute. Oui maman, l'autoroute à vélo et avec les enfants! Même nous, on ne croyait pas que cela puisse être possible. Et ben si ! Bienvenu en Tasmanie ! Meme Google Map n'a pas osé tel itineraire pour les cycles. Rassurez-vous, la vitesse est limitee a 110 km/h, des panneaux conseillent les automobilistes de depasser les cyclistes "safely", la BAU est confortable et souvent doublée d'un trottoir pour les piétons. On empruntera ces voies partagées sur quelques sections entre Penguin et Burnie, nous évitant ainsi de longs détours à forts deniveles. 
A Penguin, comme son nom l'indique, on verra des pingouins, mais seulement sur les pâtisseries ou en forme de statue sur la promenade des anglais. C'est à Wynyard qu'on observera les vrais Little Blue Penguins dans leur environnement naturel. Muni de plusieurs lampes rouges, un passionné de ces oiseaux des mers nous amène sur la plage de Doctors Rocks. Il est 18h00, la nuit s'installe. On patiente. Viendront,  viendront pas,  c'est le suspense ! Les enfants sont impatients. Premiers "aboiements" et les premières tâches blanches sortent de l'eau. Il fait nuit noire. Il nous suffit de suivre le faisceau rouge de la torche de notre guide Keith pour voir plusieurs pelotons de pingouins sortir de l'eau. Un peloton se dirige vers la falaise qui surplombe la plage. Comme des métronomes ils gravissent cette falaise. Pour nous humain, ça paraît dérisoire comme ascension. Pour le Little Blue Penguin à petites pattes, c'est une Dent de Crolles. Et il en va ainsi tous les soirs. L'autre peloton a choisi la facilité et se dirige droit sur nous. Ils passent à un mètre de nous. Ils sont nullement effrayés, ni par la lampe rouge, ni par notre présence. Leur seule crainte sont les chiens et les oiseaux prédateurs. Dans la dune ils creusent des terriers pour passer la nuit et se reposer. On les approchera de très près. 
Incroyable ! La plupart repartiront comme ils sont venus au petit matin. Depuis, les garçons ont des pingouins plein les yeux ! Il nous reste à croiser le Taz !!!

Quelques statistiques Tasmaniennes : 155 km parcourus, 960 M de D+, 1 cadavre de wallaby écrasé tous les km, des milliers d'Eucalyptus et 0 cyclo. 
On aura dormi à Forth, Penguin,  Wynyard, Edgcumbe Beach et Stanley.
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Parole aux kids

Aéroport de wellington, 1er mai, 16h, Marinette endosse son rôle de journaliste


Hi guys! 

Comment vous-sentez vous à 1h de quitter le pays des Kiwis? Un peu le blues? Êtes vous content de partir?


Marius : oui, assez content de partir, car on va prendre l'avion. Le blues, c'est plutôt ma maman qui l'a. 


Gabin : little happy, but j'aurais aimé en voir plus sur l'île du nord. Avec Marius on aurait adoré visiter les sites volcaniques, et aussi voir le lac Taupo, c'est le plus grand de l'hémisphère sud.  



Mais je crois que vous êtes toujours les bienvenus si vous voulez revenir pour en voir plus, non?


Ah oui, on a des nouveaux amis. Ian et Deli nous attendent à Picton, Jonathan non loin de Wellington,  Marilyn qui nous a prêté sa chambre sans même nous avoir vus nous dira de revenir dans la capitale. Et puis il y a aussi Sue et Dean à new plymouth!


Quelles images garderez-vous de Wellington? 


M et G: On s'est tant régalé au musée national de Te papa qu' on y a été 2 fois. 

M: moi j'ai adoré regarder le va et vient des ferrys dans le harbour, les avions à l'atterrissage qui donnaient l'impression de se scratcher dans les maisons des hauteurs de Wellington , la visite du havana coffee avec la torréfaction en direct, le mountain bike park de Makara, les promenades et petits jeux avec Murphy, le chien de Jon.


G: J'ajouterai aussi la journée transports en commun avec maman quand il y avait un vent à décorner les taureaux, la vue magnifique mont Victoria sur tout Wellington et aussi mon passage chez le barber qui m'a relooké pour les 3 prochain mois.



Et donc vous avez rangé les vélos pendant une semaine alors!


G : Tu rigoles,  on allait tous les jours (sauf 1) faire nos minimum 20km aller-retour avec un bon petit deniv de près de 200m pour remonter à Crofton down chez Marylin. Il fallait garder la forme! 



Après 3 mois de trip,  St hil doit commencer à vous manquer? 


M:  A little,  mais je suis motivé pour aller en Tasmanie. 

G: moi je ne suis pas autant motivé pour la Tasmanie, mais st hil ne me manque pas encore.



Suite du reportage quelques jours plus tard à Forth,  en Tasmanie, non loin du port de Devonport.


J'ai cru comprendre que vous avez expérimenté les transports en commun depuis 10 jours. Pourriez -vous m'en dire plus?


M et G : Ah oui, après plus de 2000km en 2 roues sur l'île du Sud de Aotearoa (la terre au long nuage blanc) on a pris le ferry pour faire Picton - Wellington . C'était  magnifique de se déplacer le long des sounds avec ce gros bateau. En plus on avait déjà eu l'aperçu du parcours sur les hauteurs du Charlotte track qu'on a fait en raid-vtt. Sur Wellington on a pris le train, le troley bus et le bus puis le taxi shuttle pour aller à l'aéroport  (4 cartons vélos dans sa remorque ). Ensuite on a pris l'avion avec Qantas pour aller en Australie et plus précisément à Melboune , et au passage on dira qu' on a préféré Emirates. Et pour finir on a pris le ferry the New spirit of Tasmania pour faire Melboune -Devonport. C'était un tout petit point rouge sur la carte, mais en fait le bateau était encore plus gros que l'Interislander de Picton. C'était une traversée de nuit pour parcourir les 450 kms qui séparent le "continent " de cette petite ile (le plus petit état Australien ). 0n a adoré dormir dans le bateau sur les sièges inclinables. 


M: D'ailleurs à ce sujet, j'ai une question à poser à ceux qui nous lisent. Comment un bateau de 24000 tonnes à vide puis chargé au maximum de 1400 voyageurs et leurs véhicules peut flotter? Mes parents tentent de m'expliquer mais je ne comprends pas? Alors avis aux pédagogues pour une explication plus simple!

En Tasmanie,  à cette période de l'année vous allez avoir froid?


Ben, on verra bien. Marinette a toujours froid pour nous, mais pour nous ça va! À 6h30 du matin en descendant du ferry il avait 6 degrés affiché mais vers 11h, on roulait au soleil et il faisait 20 degrés. 



C'est le coeur de l'automne en ce moment, à quelle heure le soleil se couche?


M: le soir, à 18h30 on a fini de dîner ... et il fait nuit depuis une bonne heure, alors à vous de calculer! Moi je rentre maintenant dans la tente pour jouer au tarot avec mes parents.


Gabin, j'ai cru comprendre que tu t'es fait un nouveau copain récemment? 


G: oui, il s'appelle Tristan. On s'est rencontré à Wellington et il m'a invité à la piscine tout un apresm. Il est arrivé en NZ quand il avait 2 ans.  J'ai passé un super bon moment avec lui! Encore merci d'ailleurs! 



Au fait,  si je compte bien, vous avez passer les 2 dernières semaines chez des amis, sous un vrai toit, alors retourner dormir sous la tente ne doit pas être évident ?


Tu parles,  nous on adore vivre sous la tente... dormir dans le même lit que Mummy and Daddy.  En plus, quand on nous prête une chambre,  ce sont les parents qui prennent le lit... on dort tout le temps par terre!



Avant de vous laisser,  un petit message à faire passer?


M: j'attends avec impatience les nouvelles papyvonneries...


G: je souhaite que les copains continuent à m'écrire. Je répondrai par mail ou par carte postale!



Alors bonne chance guys et attention au taz, ce fameux diable de Tasmanie! Et puis vous savez que quand vous revenez sur Melbourne, vous avez vos nouveaux amis de warm shower qui vous attendent.


G: Ah oui, ils s'appellent Warren et Clare. On a passé 2 nuits chez eux à Melbourne . Lui est insrituteur et il nous a invités pour une partie de soccer avec sa classe. On s'est retrouvé au parc, c'était génial. Ici en Australie les filles de la classe participent plus que chez nous, trop bien! On espère devoir sa classe quand on revient dans quelques semaines. 

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Un oeil sur Wellington

Dernières pix de NZ

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WELL livING TOwN

Combien de capitales mondiales peuvent se targuer d'une telle qualité de vie ? Des plages, des quais dédiés aux modes doux, une marina en coeur de ville, un plan d'eau immense pour les ferrus de la voile, un aéroport à 5 min du centre, pas de périphérique, pas de rocade, pas d'habitat dense, pas de quartiers sensibles, la capitale de la NZ est à dimension humaine. Même si la grande majorité des Kiwis se déplacent encore avec leur carcasse de ferraille, se déplacer à pied, à vélo ou en transport en commun est chose facile. Les distances sont courtes et les dénivelés relativement faibles. Reste qu'il faut avoir le jarret ferme pour gravir les dédales de routes sinueuses qui conduisent aux différents quartiers résidentiels de la ville. Chaque soir, vers 17H, a lieu la course cycliste du "back home from office". Sur les quais du port, dans la Ngaio Gorge, les cols blancs se tirent la bourre sur leur biclou de course. Gilet fluo, loupiote rouge au dos, ça file à toute allure. On se prend au jeu et on circovolutionne plus vite. Y a du client ! Mais, comme dans toutes les villes, c'est bien l'autosoliste qui détient la palme d'or du faiseur de bouchons. Même en tant que plus petite capitale du monde, Wellington, n'échappe pas à la règle. 

C'est donc à vélo qu'on visitera pendant une semaine la Petite capitale. Nos 20 à 30 km par jour et quelques 200 M de D+ quotidien nous garantissent le maintien en forme pour la suite de notre aventure. Nos deux-roues nous amènent à droite, à gauche, d'un musée à un café, d'un café à une plage, d'une plage à autre café. Flâner est notre principale activité !  On prend le temps de prendre le temps. C'est le privilège de celui qui voyage lentement, au jour le jour, sans trop se soucier du lendemain. Quel luxe ! Inutile de conter nos moultes visites, les guides touristiques et la toile sont là pour ça : Te Papa, Mount Victoria, War Mémorial,  etc... 


Par contre, ce qui est moins palpable et plus rarement décrit dans les guides, c'est la French Touch. La Cloche, le French Cancan, le Marché Français, le Bordeaux, autant d'appellation qui font échos à la France et font référence à un certain art de vivre à la française dont les kiwis sont très friands. Au marché Moore Wilson, on trouve baguettes, croissants au beurre, bleu d'Auvergne et autre Brie.


Cette semaine passée à Wellington est un marqueur fort de notre itinérance. On tourne, avec un certain pincement au coeur, une page de notre aventure familiale. Comme un sentiment de repartir à zéro et entamer un nouveau voyage vers un nouvel inconnu. Mais on quitte le sol de NZ avec une certaine fierté. Fierté d'avoir accompli un truc ! Un truc si beau et si magique qu'il se lit dans les yeux des enfants. Ce truc magique, il se lit aussi dans le regard des Kiwis. Aussi bien ceux qu'on a croisé par hasard que ceux qui nous ont gentiment interpelé pour en savoir plus sur notre "trip". 

Et je n'oublie pas nos amis Kiwis, et franco-kiwi, qui ont su nous ouvrir leur porte et nous accueillir avec un grand coeur... même à des milliers de km. Ils se reconnaîtront ! On les embrasse ! 


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Un parfum de Havane

Wellington, capitale du Café ? Et oui en NZ et notamment à Wellington le café est une affaire de passionnés. La ville compte plus d'une dizaine d'entreprises de torréfaction. Cuba, Colombie, Éthiopie, les plus grands cafés du monde sont "roasted" sur les quais ou dans les rues de la capitale de NZ. A vélo, à pied, ça hume bon le café brûlé !

Wellington est une des capitales du monde qui compte le plus grand nombre de cafés au regard de sa population. Ici, le café est un art de vivre. Sur Cuba Street, les cafés sont légion. Les effigies de Fidel Castro sont placardées aux murs. L'ambiance est bohème. Ça sent bon la Havane.


Just roasted, in Havana Coffee Works 

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Makara Peak Mountain Bike Park

Wellington, le 27 avril 2016


Y a pas à dire, les kiwis ils savent tailler les single track ! Virages relevés, virages serrés, grandes courbes, bosses, passerelles, tout y est, ou presque. Il manque les épingles techniques pour poser des noses.


Depuis notre villa sur les hauts de Wellington (Crofton Downs), on rejoint à vélo le Makara Peak Moutain Bike Park. Petit arrêt au stand chez le bouclard de Karori pour louer un VTT. A la vue des VTT de location, Gabin préfère garder son fabuleux On One. Il a bien raison ! 

A l'arrivée sur le parking du bike park, le ton est donné. Grande carte du domaine. Tous les tracks sont répertoriés par niveau. Jets d'eau pour laver les vélos, pompes et outils sont à disposition gracieusement. La signalétique mentionne les débuts et fins de track. Les tracks sont pour la plupart à sens unique. 


Première montée au Makara Peak par les magnifiques tracks Koru, Salley Alley et Missing Link qui montent au sommet tout en douceur et évitent la piste, plus raide. Les épingles sont tellement bien taillées, tout passe sur le vélo jusqu'au sommet. La végétation est dense. C'est le bush !

Au sommet, quelques jeunes riders se préparent à descendre. On leur demande conseil. 

Pour cette première descente on choisit la Face Nord suivi de JFK et Smoker. C'est ludique, avec des grandes courbes, et légèrement cassant. C'est du tout bon jusqu'en bas. On remonte par le même itinéraire. On retrouve Marius et Marinette au départ du Missing Link track. Picnic au sommet. Merci à nos deux sherpas pour le ravitaillement !

Descente à quatre par le nouveau track Peak Flow. C'est de la balle ! Même Marinette avec son Silkroad et sa sacoche a la banane. Ça tourne, ça virvolte, ça saute, ça relance, c'est du tout bon !


Y a pas à dire, ils savent tailler les tracks par ici ! Et c'est gratuit ! Le bike park est entièrement construit et entretenu par des bénévoles. Rdv est donné tous les jeudis et samedis pour des work party. 


Ce bike park est classé parmi les cinq meilleurs coins pour rouler en NZ. 


Mais c'est pas les Alpes...



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Great Taste Trail

Wellington, le 25 avril 2016


Emporté par mon élan et la beauté de Abel Tasman Park, j'ai omis de vous conter notre itinérance entre Nelson et Marahau. Pour toi qui nous suis sur Google Map, tu as du remarquer qu'il y avait un trou dans la raquette. 

Après notre terrible étape du Maungatapu Saddle on arrive à Nelson par les berges de la Maitai River après un beau bivouac "interdit" en aval du Maitai Dam. La piste qui longe les gorges de la Maitai River est très pittoresque et paisible. Les Gorges de la Méouge, façon NZ !


Nelson, on nous en a dit que du bien. Mouais ! On n'a pas du voir les bon côté ou alors on était de mauvaise humeur. On n'a vu que des bagnoles à la queue leu leu, des commerces et une côte défigurée par le port industriel et la Highway 6 qui la longe. On trouvera un peu de quiétude à Tahunaniu Beach où on se posera pour le picnic.

Sur la voie verte du Great Taste Trail entre Nelson et Richmond une cycliste nous apostrophe : "are you the French Family ?" La NZ est petite ! Nos routes ce sont croisées à Queenstown. Nous, en route pour Glenorchy et cette dame sur la route de Bluff dans le cadre de la course Aotearoa Tour 2016. Course de VTT longue distance entre les deux extrémités de la NZ. Elle terminera l'épreuve en 25 jours.

On poursuit jusqu'à Richmond où on passera la nuit au très agréable Camping de Queenstreet.


Le lendemain, petite étape jusqu'à Rabbit Island le long du Great Taste Trail (GTT). Un bel itinéraire cyclable qui longe la côte et emprunte des voies agricoles ou voie aménagée. S'en suivra la fameuse soirée à détaler comme des lapins sur la Rabbit Island.

Au petit matin on quittera Rabbit Island par la petite barge de Mapua à 9h10. Ici on ne croise que des cyclistes en balade sur le GTT. C'est reposant !

Pour rejoindre Motueka, le GTT rentre dans les terres et emprunte la Tasman View Road. On traverse vergers de pommiers et prairies de moutons. Le profil n'est pas plat. C'est plutôt montagnes russes. Plus aucun cycliste à l'horizon. A croire qu'on a fait fausse route. Pourtant le GTT passe bien par cette piste panoramique avant de redescendre sur Motueka et longer à nouveau la côte. Le lagoon de Motueka est mondialement connu par les oiseaux migrateurs qui viennent ici en villégiature. 

On passera la nuit à Motueka avant de rejoindre le lendemain matin Marahau et le magnifique Tasman National Park.


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Queen Charlotte pêle-mêle

Les 2000 km ont été franchis quelque part au milieu du Queen Charlotte Track... selon le compteur de Marinette.

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Queen Charlotte Track

Picton, le 23 avril 2016


Abel Tasman est le premier européen à naviguer dans les Sounds lors de son voyage en NZ en 1642. Mais il ne mettra jamais pied à terre. Cet honneur revient au Capitaine James Cook. Il est le premier européen à fouler la terre de NZ. James Cook met à profit les zones abritées et l'abondance de poissons offerts par les Sounds pour installer son camp de base à Meretoto, qu'il renommera Ship Cove. Entre 1770 et 1777, Cook et son équipage passeront plus de 170 jours à Ship Cove. C'est à Ship Cove que les premiers contacts durables seront établis entre Européens et Maoris installés dans les Sounds depuis plus de 800 ans. C'est Cook qui nommera le Sound Queen Charlotte.

Mardi 9h, on embarque à Picton sur le taxi boat avec nos vélos et le nécessaire pour 3 jours de raid VTT sur le Queen Charlotte Track. Une heure plus tard, apres avoir croisé des bancs de pingouins bleus dans le Charlotte Sound, on fait nos premiers tours de roue sur le ponton de Ship Cove. Ça sera la seule section roulante de ce début d'étape. Photo de famille devant le monument James Cook et c'est parti pour 200 m de dénivelé à pousser nos vélos. C'est droit dans le pentu ! A croire qu'ils n'ont jamais vu une épingle pour tailler des chemins aussi raides. Ça commence fort, de quoi écœurer nos kids à qui on a vendu le Charlotte track comme un truc pour les papis. Heureusement, le Maungatapu track les a aguerris et le premier col est vite avalé. Le sentier est large et équipés tout du long de pièges pour possums, rats et autres chats sauvages. La politique du DOC est claire. Retour à une forêt et une faune endémique telle qu'elle existait lorsque Cook a débarqué. Il faut sauver les singing birds dont les oeufs sont le festin des prédateurs. Malgré tout, on profite des concertos pour oiseaux de notre ami le Bellbird qui nous accompagne dans notre itinérance depuis le début. Son chant est si unique et particulier qu'il mérite de toute évidence d'être protégé.

Le sentier devient plus roulant une fois rejoint le Endeavour Inlet. A vol d'oiseau... ou plutôt de bateau, notre campground de Camp Bay est à moins de 5 km. A vélo il nous faudra en parcourir plus d'une dizaine pour contourner le Endeavour Inlet et Big Bay. On plantera le camp à la tombée de la nuit après avoir profité d'un bon café à Fourneaux Lodge. Les possums n'hésitent pas à descendre des arbres pour venir à quelques pas de nous et tenter de chipper quelques restes de nourriture. Ils sont aussi agiles que des lémuriens autrefois rencontrés à Madagascar.

Le lendemain s'annonce comme la plus grosse étape avec 24 km et 1000 de dénivelé. Cela ne semble pas effrayer nos gaillards. L'effort physique fait partie de ce voyage et ils semblent l'accepter inconsciemment. Ce voyage les transcende ! 

On gagne rapidement le "ridge" du Charlotte Track via le Kenepuru Saddle après un bon poussage des vélos sur les premiers cent mètres. Du Kenepuru Saddle, le profile ascendant du sentier est enfin roulant. On croise les premières épingles sous Toenga Hill ! Les enfants les passent à l'aise et font le spectacle devant les randonneurs kiwis qui les encouragent. De Toenga Hill à  Black Rock Campsite, le sentier suit la ligne de crête (the ridge) et joue aux montagnes russes. Les montées sont raides. Chacune est un recommencement, un appel à se surpasser pour les franchir sur le vélo. Des fois ça passe, des fois ça passe pas. Mais à chaque nouveau défi, les garçons progressent en agilité et motricité. Gabin exploite toute sa puissance et passe tout sur la selle. Marius, c'est debout sur les pédales, n'hésitant pas à faire des temps de récupération en mode statique. Il gère !

A la descente tout passe ! Pas besoin de leur faire un dessin. La gravité, à défaut d'en connaître la théorie, il en connaissent les bienfaits. Avec Marinette, on souffre un peu dans les descentes avec nos vélos type "old school". Les avants bras font office de suspension. Ça secoue fort ! Peu importe, le voyage sur The Ridge est de toute beauté avec des vues étonnantes sur le labyrinthique Queen Charlotte Sound.

La dernière descente du jour sur Torea Saddle est savoureuse. Easy riding !

Au Torea Saddle, les garçons ont pour mission de descendre au DOC de Cowshed Bay et réserver un bel emplacement. Avec Marinette, on descend sur l'autre versant, à Torea Bay, récupérer notre matériel de bivouac déposé au ponton par l'aquataxi. C'est si pratique ! On ne se refuse plus rien ! Pas même la bière à Portage Lodge après avoir installé le camp. On y retrouve randonneurs, vttistes, tous croisés sur le parcours. Au DOC, on partagera le repas avec Olivier et Nicole de Bern, rencontrés lors de notre journée de kayak à Abel Tasman. Ils sont en VTT tout mou !

Au petit matin du troisième jour, on est réveillé par le chant du Bellbird. Il va nous manquer celui-là ! On quitte le camp au rythme de l'accordéon de Priscille dont la mélodie nous accompagne jusque dans les premiers lacets du col.

Priscille, voyageuse solitaire depuis 4 ans, est originaire de Bordeaux. Elle voyage depuis toujours avec l'accordéon de son papa. Elle a du talent ! Ses mélodies sont improvisées et ça sent bon la France. J'ai à cet instant une pensée pour mon ami Francky. Un autre grand talent de l'accordéon ! Priscille aime le voyage, les rencontres. Son talent et son accordéon font le reste pour financer son mode de vie. Bonne route !

Tels les Maoris il y a 900 ans, on passe d'une baie à l'autre pour déposer nos saccoches sur le ponton de Torea Bay. A l'époque, les Maoris transportaient leurs embarcations d'une baie à l'autre pour éviter un long détour maritime par Pelorus, Kenepuru et Queen Charlotte Sounds. Portage Bay et Portage portent bien leur nom !

Les sacoches déposées, on entame seuls la dernière étape de notre raid VTT. C'est la plus courte et la plus belle. Une grosse montée et ensuite c'est un profil globalement descendant jusqu'à Anakiwa. C'est aussi l'étape de  l'amitié et des adieux. On croise et recroise tous ceux avec qui on a échangé depuis le premier jour. On s'encourage, on papote, on sympathise. Des ambiances de Compostel. Finalement trois jours c'est trop court !

Sans se passer le mot, on arrivera ensemble au sommet avec nos amis suisses et avec Simone et son fils Micha de 8 ans. Tous à vélo, on fera la descente et la fin d'étape ensemble. Un bon grupetto ! Olivier, le Suisse, devant, les kids juste derrière, donne le rythme des descentes. Avec mon old school, impossible de suivre ! Les caillasses sont sans pitié pour ma fourche rigide et mes avant bras. Les gamins ont la banane. Les montées sont avalées comme si elles n'avaient jamais existées. Les km s'enchaînent. Ils en oublient la douleur et la fatigue. Un sentiment de fierté me gagne. Je suis heureux de les voir s'éclater sur leur bike.

Nos amis suisses sont impressionnés par leur aisance sur le vélo... surtout avec des pneus de touring.


Le final sur Anakiwa est de toute beauté. Profil descendant parfait pour le vélo, des courbes exposées,  des relances ascendantes, mais pas trop, de l'eau turquoise en contrebas et une forêt tropicale rafraîchissante. On arrivera tous à Anakiwa avec la banane. Quelle régalade !


Et c'est pas fini ! Habituellement, on remet nos bikes sur le porte vélo et on reprend la route pour rentrer à casa. Là, on embarque nos bikes sur un Aquataxi et, c'est cheveux au vent, qu'on rentre sur Picton par le Queen Charlotte Sound. Trente minutes de bateau à vive allure pour repasser dans sa tête le film de ces trois jours de raid. Les yeux des garçons et de Marinette en disent long. Pas besoin de long discours. Tout est dans le regard ! C'était magique ! Je suis fier d'eux :-)

LG ! Life is Good !


Le Queen Charlotte Track en chiffres


Ship Cove to Camp Bay : 28 km D+ 800 m

Camp Bay to Portage Bay : 26 km D+ 1000 m

Portage Bay to Anawika : 24 km D+ 700 m 

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Abel Tasman pêle-mêle

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Abel Tasman, what else !

Ou comment sublimer nos derniers tours de roue en NZ


Onetahuti Beach le 14 avril


6h57, le soleil de lève sur Onetahuti Beach. Un voilier dessine son ombre chinoise sur le soleil levant. Gabin et Marinette assistent au spectacle. Marius poursuit sa nuit dans la tente plantée en lisière de plage. La plage forme un croissant parfait bordé par quelques éparses rochers. Au-dessus, la forêt est tout aussi luxuriante que sur la West Coast. Le sable est d'or. Deux voiliers sont en mouillage à l'abri de Riff Point. Tonga Island, plantée au milieu de la baie, donne une touche finale à cette carte postale parfaite. 

C'est notre deuxième nuit de bivouac sur les plages dorées du Tasman National Park, le plus petit des parcs de NZ. Il est parcouru du Nord au Sud, entre Seperation Point et Marahu, par le Abel Tasman Coastal Track, un des Great Walk de NZ. 

Coquille Bay,  Apple tree Bay, Frenchman Bay ou encore Mosquito Bay, le Parc compte une vingtaine de plages dorées toutes connectées les unes aux autres par le Coastal Track. Certaines sont desservies quotidiennement par l'aquataxi au départ de Marahau. Le kayak des mers est l'autre moyen pour découvrir la beauté de ce patrimoine naturel.

Kayak, marche à pied et aquataxi, c'est ainsi qu'on décide de partir à la découverte de ce joyau de NZ. On abandonne pour 3 jours nos montures à deux roues sans renier pour autant à notre leitmotiv qu'est le voyage itinérant. On remercie au passage Jack, le patron de Abel Tasman Kayak, qui nous a aidé à monter ce projet et autorisé Marius et Gabin à embarquer sur un kayak. Ici en NZ, l'âge minimum est de 14 ans pour embarquer sur un kayak de location. Notre projet d'origine était 3 jours d'itinerance en kayak. On reviendra !

On se contente, sans regret, à une demi de journée de kayak avec notre guide Martin. Après les habituelles consignes de sécurité on embarque à marée basse au large de Marahau. La mer est légèrement formée par un clapot venant de Malborough Sound. On rejoint tranquillement Adele Island. C'est une réserve naturelle intégrale où des kiwis, en voie de disparition en NZ, ont été récemment introduits. Exempt de possum... et de 1080, les kiwis seront en sécurité ! L'île est aussi un sanctuaire pour les seals. On débarquera sur une plage exigüe pour prendre le thé et observer les pups. Très joueurs, ils n'hésitent pas à passer entre nos jambes et jouer avec une gopro submersible. Les garçons, surtout Gabin, a la banane. C'est un bon début !

On poursuit notre route à flâner autour de l'île dans des eaux plus calmes à l'abri du vent. On rêve déjà... enfin surtout moi... de voyages itinérants en kayak.

Midi, on traverse Astrolabe Roadstead pour rejoindre la petite plage de Whatering Cove, terminus de notre étape de 10 km en kayak. Picnic et sacs à dos sont tirés du kayak pour attaquer la deuxième partie de notre étape du jour. Rien de bien compliqué. Il suffit de mettre un pied devant l'autre et rejoindre Anchorage Bay où notre matériel de bivouac à été déposé par aquataxi. Ben oui ! Où est passée notre éthique ? On doit l'admettre, on a fait une entorse à notre principe d'itinerance en autonomie. Mais on est à moitié pardonné, les sacs à dos de randonnée faisant défaut dans notre panoplie de sacoches. C'est donc en mode string qu'on parcourera le Abel Tasman Coastal Track. C'est un peu bourge... mais on assume ! Et comme nous le fera remarquer une Kiwi rencontrée sur le chemin, nos garçons ont l'air bien plus épanouis et heureux que les trois garçons d'une famille de Auckland, en mode intégriste, portant des charges bien trop lourdes pour leur âge.

Après une fin de journée baignée par le soleil et une nuit étoilée sous notre sweet home tente on poursuit en direction de Torrent Bay par l'inlet, l'itinéraire de la marée basse, qui permet de gagner un peu de temps et d'économiser nos forces pour cette longue étape entre Anchorage Bay et Onetahuti Bay. Le sentier, large et facile, serpente dans une forêt luxuriante. Nous marchons au rythme des chants des songbird. Les enfants n'ont jamais autant appréciés la marche !

Dans cette forêt, qui avait complètement disparue en 1940 suite à un incendie, le DOC tente de préserver les songbird et les arbres endémiques en luttant contre les wild pines envasifs et à croissance rapide. A Bark Bay on franchit l'inlet avant la marée haute pour la pause méridienne.

On arrive à  Onetahuti Bay en début d'après midi. Plage parfaite en forme de croissant, petit campground DOC, une dizaine de tentes, le lieu est calme et propice à la méditation. Les campeurs de la nuit arrivent ici en kayak ou à pied comme nous. Pour les kayaks, c'est assez étonnant, cette plage symbolise la limite de navigation. Au-delà, en direction du Nord, les kayaks sont interdits mais pas les voiliers ou autre bateau à moteur. C'est assez surprenant ! 

Sur ces plages orientées plein Est, à cette époque, la fraîcheur tombe vite dès que le soleil passe derrière les montagnes. On supporte bien la doudoune. Merci à aquataxi pour la livraison de notre baluchon sur le bord de plage.

Nuit étoilée et bien fraîche ! Le lendemain matin, 6h57, vous connaissez l'histoire.


On terminera notre itinérance sur le Abel Tasman Track par un très belle étape entre Onetahuti Bay et Awaroa Bay. A partir de Tonga Saddle on cheminera le long du skyline track pour rejoindre le magnifique Awaroa Inlet. Par chance, la marée basse nous permet de rejoindre dans difficulté la plage de Awaroa Bay. Le Awaroa inlet se remplira derrière nous, ne laissant aucune chance de le traverser avant la prochaine marée basse. 

C'est ici, à Awaroa, que se terminera notre itinérance dans le Abel Tasman National Park. Le retour sur Marahau se fera en Aquataxi, moment tant attendu par les enfants. Moteur de 250 ch, skipper jeune et fougueux, le retour en Aquataxi est une excursion exitante. Le skipper est joueur et frôle les côtes à vive allure. Gabin et Marius ont la banane et la casquette bien enfoncée. Le skipper fera un détour plus calme par Tonga Island pour observer les pups joueurs ou encore le Cottage Loaf Rock. Sorte de rocher en forme de miche de pain tout droit sortie d'une machine à pain domestique.

De retour à Marahau, on décidera de rester une journée de plus dans ce bout du monde pour savourer ces trois jours magiques dans le Abel Tasman National Park. 

Le lieu étant tellement magique et différent de ce que l'on peut voir sur le Plateau, je me ferai un petit refill à l'aube en allant piquer une tête à Anchorage Bay. Un semi marathon de 2h30 pendant la classe des garçons. Abel Tasman, what else ?


Quelques distances :

Marahau to Watering Cove Bay : 9 km de kayak

Watering Cove to Anchorage Bay : 2 km

Anchorage Bay to Onetahuti Bay : 14 km 400 M D+

Onetahuti Bay to Awaroa Bay : 8 km 100 M D+

Marahau to Anchorage Bay : 24 km D+ 400 m

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La météo de Marinette

Le rythme du voyage


Le rythme du voyage, peut être donné par l'ensemble des tours de pédales qui nous invite à découvrir toujours plus. Depuis notre séjour à Glenorchy du mois dernier, le voyage a changé de rythme ... tout est devenu plus cool: météo très conciliante,  sandflies discrets, étapes plus courtes, sur des routes moins fréquentées, diminution du nb de touristes, avec paysages toujours très attrayants.


Le rythme est marqué par des temps forts, comme les belles rencontres des 2 dernières semaines avec the Peter de seddon, Sue et Dean de new plymouth ou bien Dely et Ian de Picton. Chacune de ces rencontres nous apporte un éclairage différent de ce pays que l'on commence à bien connaître. 

D'autres temps forts, comme les étapes plus physiques ou les nuits plus chaotiques  (bivouacs urbains comme Oliv les appelle ) peuvent paraître excessifs, mais à ce jour ces moments plus delicats étaient toujours annoncés comme tel, et dans ces épreuves là, les enfants sont si stoiques que nous, parents,  on se détend! Et chacun donne son maximum pour que ca paaasssee! Et no soucy! 


Nos journées sont aussi rythmées par les lever et installations de camp.  On est toujours sous notre toile, imperturbable. Ce n'est pas une contrainte, c'est intégré au voyage. Chacun gère de mieux en mieux cette logistique et range avec méthode ses affaires.  Et pour la dernière anecdote en date, sachez que ce soir à 20 h, sous la magnifique milky way, on a été délogé par un agent de la sécurité alors que notre camp était bel et bien monté... sur cette sympathique Rabbit island. Et bien, alors que chacun avait sa gamelle de pasta dans les mains,  nous sommes parvenus à lever le camp en moins de 10 minutes, sous les phares et le regard curieux de notre agent de service,  bien désolé de devoir nous faire respecter l'arrêté en vigueur. Et lors de ce rush organisé,  les enfants ont été exemplaires, méthodiques et efficaces... comme quoi! Notre kiwi de service ne nous a pas mis d'amende,  et après nous avoir escortés sur 3km pour nous faire quitter la zone interdite, il nous accompagne jusque dans le jardin d'une de ses connaissances pour être sûr que notre soirée avec nos enfants se termine sans autre fausse note! Gentleman... et nous, par la meme occasion, on a compris le sens du lieu dit : la rabbit island,  c'est l'art de la quitter en detalant comme un lapin! 


Le rythme était aussi donné par le speaker de Gabin, du temps ou l'on avait encore le câble de chargeur. Gravir des cols encouragés par les rolling stones,  c'était grandiose! Il mettait son haut parleur dans sa sacoche de guidon et roule ma poule.  On attend notre arrivée sur wellington ou Melbourne pour rectifier le tir. Oui, la musique me manque depuis 15 jours...


Le rythme peut être répétitif avec la réalisation des tâches quotidiennes comme les repas, courses, petites lessives à la main, le "home school", mais il en serait de même chez nous... Alors qu'ici, dans un environnement différent, sur ces fonds d'écran toujours attrayants, la contrainte prend une autre tournure.


Le rythme est aussi accompagné des sons qui nous entourent et la vie semi-sauvage que l'on a choisie éveille et reeduque notre ouïe en veille.


Parfois le rythme est rompu par un élément qui fait un bon couac...alors là, tout s'arrête. Après pause, explication et tentatives de bonnes résolutions, chacun reprend son instrument et rejoue sa musique... le rythme repart! 


La nuit tombe bien vite depuis qq jours (18h30). Le rythme des soirées change: tarot (Gabin se lance avec succès dans des gardes contre !), lecture d'histoires à haute voix ... puis les 3 garcons s'endorment. C'est alors que je me plonge dans mon propre rythme ... celui de ma lecture. Merci les copines pour les bons tuyaux d'oeuvres téléchargées sur la liseuse.  Je continue le voyage sous les étoiles, grâce à vous.


Le rythme est aussi donné par notre partenariat avec le soleil. Les jours raccourcissent et nous profitons au maximum de ses rayons. Les températures sont encore douces: entre 8 et 12 au réveil (vers 7h) puis autour de 20 dans la journée. Notre programme dépend toujours de la météo avant tout. 


Le rythme était bien calé sur cette ile du sud, et on lance paisiblement le compte à rebourds des jours restants pour organiser notre départ sur l'île du Nord.


La grosse bise à vous tous! 

Un grand Merci pour vos clins d'oeil sur notre blog... On apprécie votre humour!

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Pêle-mêle

Après deux mois d'itinérance, on continue de se régaler avec une météo quasi parfaite. Je passe les quelques tensions ci et là inhérentes à tout voyage en huis clos !


1700 km parcourus 

15000 M gravis

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Maungatapu track, à la recherche du diable

A l'origine c'était une idée de Marinette de passer par la montagne pour rejoindre Nelson. Sur sa carte de guidon au 1/250000 une piste pour 4x4 est mentionnée entre Pelorus bridge et Nelson. Elle porte le doux nom de Maungatapu Track. Elle permet d'éviter la Highway 6 et tous ses gros trucks. Sur sa carte, peu de détails, ça semble assez évident et basique comme itinéraire. Au pire on croisera quelques 4x4. Chiche !

De mon côté je prends le temps d'affiner l'itinéraire à l'aide de ma carte numérique au 1/50000. Au-delà de Pelorus Bridge, la piste se transforme en sentier et franchit le Maungatapu Saddle à 800 m d'altitude. Le Pelorus Bridge, lieu de tournage de la descente en tonneau des hobbits du SDA, est à seulement 50m d'altitude. Voilà déjà une belle étape de 750m de D+. Reste à savoir si cette piste ou sentier est roulable pour nos vélos chargées comme des mules. C'est seulement à Havelock qu'on obtiendra de plus amples informations sur ce Maungatapu track. Elles ne sont pas forcément réjouissantes. "Avec vos enfants et vos sacoches vous n'y pensez pas ! C'est bien trop dur !" Ou "De ce côté ça monte bien mais de l'autre c'est très très très raide et la piste est en mauvais état ". Ou encore le témoignage d'un cycliste de la semaine passée qui a pris le temps de rappeler le responsable du camping pour ne plus envoyer de cyclistes sur cette piste. Il a poussé son vélo à la montée comme à la descente. Il dit avoir vécu une journée en enfer !

De tout ça on retient que ça roule d'un côté et que c'est raide de l'autre. Ca tombe bien, on aime bien les montées roulantes et on kif les décentes droit dans le pentu. 

Le responsable du camping tentera une dernière fois de nous convaincre de ne pas prendre cette route vers l'enfer. En vain ! On préfère mille fois l'enfer de la piste à l'enfer de la Highway 6. Et le passage en enfer ça s'organise. 

On fera une première étape d'approche entre Havelock et Pelorus River pour rejoindre le pied du Maungatapu Saddle. Le ton est donné. A partir de Pelorus Bridge on ne croisera plus âme qui vive mis à part un farmer en 4x4 et des troupeaux de moutons. On surplombe par une jolie piste la Pelorus river jusqu'à redescendre dans son lit sauvage et inaccessible au niveau de la jonction entre Richmond road et Maungatapu track. Par chance on trouve un unique accès à la rivière quelques centaines de mètres plus loin. Ça ressemble à une dépose de kayak. On passera la nuit dans cette courbe de la Pelorus River. Gabin surfera quelques rapides avec son bodyboard trouvé à Whites Bay. Marius se chargera du feu de camp sous une nuit étoilée. 

La nuit est blanche pour Marinette et moi. A deux heures il se met à pleuvoir et quoiqu' on en dise l'enfer est difficile à appréhender. 

A 6h40, le jour se lève. Grand ciel bleu. La perturbation est partie aussi vite qu'elle était venue. C'est de bonne augure pour cette étape qui s'annonce comme la plus difficile du voyage. Les garçons ne sont pas plus effrayés que ça !

Comme prévu le début de la piste est un peu raide sur les 100 premiers mètres. Ensuite elle devient roulante comme une bonne piste du Queyras jusqu'à Murderers Rock. C'est ici qu'un gang de contrebandiers à assassiné 4 chercheurs d'or avant de se faire rattraper à Nelson où ils ont été pendus. 

De ce monument "historique", c'est le debut des hostilités. La piste se raidit nettement nous laissant aucune chance pour pédaler sur nos mules. On est contraint de pousser nos lourdes charges sur les 300 derniers mètres de dénivelé jusqu'au col. On le fait par palliers successifs faisant des allers retours pour aider les garçons à pousser leur montures. On viendra à bout de ce col et de ses 8 km et 650m de D+ après 4 heures d'effort. Malgré les poses bonbons tous les 100m, on arrive au sommet bien entamés par l'effort fourni. La vue est gachée par la ligne à haute tensionn mais peu importe ! Ce qui compte c'est d'être tous arrivés en haut par un beau travail d'équipe. Il ne reste plus qu'à descendre en enfer ! Comme prévu c'est raide et droit dans le pentu. Le terrain est fuyant et piegeux. Mais il nous en faut plus pour nous faire descendre de nos montures. Nos longues sessions de DH en famille (DownHill) dans le Queyras sont mises à profit en terres Néo Zelandaises. La descente sera vite avalée malgré nos lourdes sacoches. Pour les enfants en semi-rigide c'est easy riding. Bref, on arrive à Maitai Dam sans encombre... et sans croiser le diable !

Par contre, les 3 montées suivantes,  bien raides et surtout non prévues au programme, vont finir de nous achever. La délivrance totale viendra une fois la Maungatapu gate franchie ! Celle-ci est cadenassée et annonce la fermeture totale du Maungatapu track jusqu'à nouvel ordre. Aujourd'hui l'enfer semblait bien inaccessible ! On posera le camp le long de la Maitai river en contrebas du Maitai Dam. Fin d'une belle grosse journée comme on les aime qui laisse des traces indélébiles dans nos mémoires. 

Marinette et les garçons ont encore une fois étaient au top !


Les étapes précédentes semblent fades à conter mais elles font partie intégrante de notre itinérance qui se construit jour après jour. Elles forment un tout, un ensemble unique, qui forgent jour après jour le caractère de nos garçons. 


Après une nuit à Whatamango Bay, on a rejoint le charmant port de Picton. En lézardant sur les bancs publics de Picton on reçoit un SMS de Ian rencontré à Robin Hood Bay et chez qui on a déposé des surplus de sacs. Il nous propose de passer la soirée avec lui et sa femme Dely. On n'hésite pas un instant ! On passera une superbe soirée dans leur petite demeure de Picton autour d'une bonne tourte,  d'une partie de Cluedo et d'une crêpe partie. Ce jeune couple respire la simplicite, l'amour et la bonne humeur. Thanks ! :-)

Le lendemain on fera une bonne étape de 40 km et 400 m de D+ le long du Charlotte Sound jusqu'à rejoindre Havelock. La route est tranquille et longe en grande partie le magnifique Charlotte Sound et ses plages secrètes.

Havelock, c'est le pays de la fameuse Green Mussel, la meilleure moule du monde,  disent-ils !

Et c'est vrai qu'elle est BONNE !

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L'île aux trésors

Picton le mardi 5 avril 2016


Assis à la terrasse du Café (c'est le nom du café), vu imprenable sur la paisible baie de Picton et le Queen Charlotte Sound. Il fait doux, 24 degrés. Picton est un petit port de plaisance jouxtant l'embarcadère des ferry qui assurent le pont maritime entre l'île du Sud et l'île du Nord. L'ambiance est douce et calme. Les enfants font l'école à l'intérieur du Café. Ce soir, on est accueilli chez un jeune couple de Kiwi rencontré à Robin Hood Bay dimanche dernier. 

Ils ont dormi dans leur voiture proche de notre tente. En leur proposant d'emporter notre poubelle ils nous ont proposé de leur rendre visite à Picton. Voilà résumé l'hospitalité Kiwi. Cette hospitalité dont on nous à souvent parlé mais qui n'a pas été au rdv sur la première partie du voyage dont l'itinéraire était bien trop touristique. Aucun regret, simple constatation. 

Depuis Kaikoura, on est par plusieurs fois sortis des chemins battus pour éviter les itinéraires trop circulé et fait des détours pour trouver des plages isolées bien connues des locaux. Ainsi nous avons passés deux belles journées à Marfells Beach à la recherche des petits trésor de la mer : moules, paua, coquillages divers et variés. On croisera même à marée basse la route d'un éléphant des mers sur la Mussel Point.

Ensuite, à Seddon, on n'hésitera pas à planter la tente dans un campground communautaire où résident à l'année des Kiwis en marge de la société. Notre rencontre avec le rebel Robert Franck Terry sera très enrichissante d'un point de vu culturel et politique. Robert est un peu le José Bauvé de NZ. Il est en procès contre la Reine D'Angleterre. Vous pouvez le google...isé. Il nous invite à prendre connaissance du Waitangui Treaty de 1840 qui résume en 3 articles la déchéance du peuple Maori : perte de souveraineté, droit de jouissance et d'usufruit de leur terres et mers, droit d'exemption sur toutes leurs terres et en contre partie les droits et devoirs de tout citoyen britannique. Il nous explique aussi, en tant qu'ancien farmer, pourquoi la politique agricole condamne à très court terme tous les agriculteurs de NZ et pourquoi l'agriculture extensive à souillé le sol de NZ. 20 M de moutons, 6 M de vaches,  700.000 cochons, le sol de NZ est souillé d'excrements, rendant l'eau de cette île souvent impropre à la consommation. Il a probablement noirci le tableau, mais il est souvent rappelé dans les campings qu'il est préférable de faire bouillir l'eau pendant 3 minutes. 

Suite à cette rencontre avec le révolutionnaire Robert on a eu l'occasion de partager un verre de vin avec un couple de New Plymouth abord de leur luxueux camping car à Rarangi Bay. Ils nous ont apporté un autre éclairage de la société Kiwi et du peuple Maori. En résumé, le peuple Maori semble vivre au crochet de la société. Échec scolaire, petits boulots, mal être, le peuple Maori n'a pas encore tourné la page de la colonisation et semble vivotait en s'accrochant aux quelques acquis du traité de Waitangui. Pendant ce temps, le "blanc" réussi et prospère... même si de plus en plus de chinois sont en train de grignoter le business des Kiwis.

De Rarangi on a fait le choix de sortir des chemins battus, quitter les routes à fort trafic et rejoindre Picton par la route-piste côtière. C'est hardcore, mais par petites étapes ça se digère bien. Whites Bay, Robin Hood Bay, Oyster Bay pour finir à Whatamango Bay. Marius parcourera cet itinéraire, très exigeant, seul, sans élastique et dans râler. La classe ! Et Gabin seul en tête à l'aise dans toutes les montées raides sur gravel road. A Oyster Bay, une Kiwi nous offrira l'hospitalité sur son private campground et une bourriche de moules du pays. 

Bref, un détour côtier physique mais riche en rencontres qui contraste avec tous les itinéraires touristiques parcourus jusqu'à maintenant. 

On prévoit une nouvelle expérience hardcore pour rejoindre Nelson à partir de demain. On vous racontera. 

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Easy riding

Kekerengu le 27 mars 2016


Dimanche de Pâques, les Kiwis profitent de ce dernier long WE férié de quatre jours avant l'hiver. Ils quittent la grande ville de Christchurh pour rejoindre leur point de villégiature habituelle. Du côté de Kaikoura les campings sont pleins à craquer. Les grosses caravanes sont serrées comme des sardines.  A se demander si c'est un camping ou un parking de gardiennage pour caravanes. Les gros 4x4 Toyota 6 cylindres qui les tractent ont du mal à trouver une place. Et oui, le Kiwis aime le gros 4X4, avec option parre-buffle, le gros camping car, les grosses caravanes à deux essieux, les gros bateaux et les gros jet ski. Le top du top c'est le 4x4 en roues libres tiré par le campingcar. Et oui, le Kiwi vit à l'américaine ! Il semble peu se soucier du développement durable de la Planète. Du moins, c'est l'impression que nous laissent ces deux premiers mois sur l'île du Sud.

Cela dit, les touristes qui parcourent la NZ ne sont pas en reste. En quelques semaines, la plupart enchaînent à vitesse supersonique tous les sites répertoriés dans leur guide touristique préféré. C'est le tourisme Beep-Beep smartphone !

Pour nous, même si notre bilan carbone ne saurait être équilibré, c'est plutôt train train de sénateur, bivouac grand large et easy riding ! Hier soir, après 40 km le long de la côte Est au bord de Kaikoura on pose le camp sur une immense plage sauvage après le hameau de Clarence. Petit passage étroit sous la voie ferrée, barbelés couchés, pâturage aux grandes herbes sèches, l'accès à la plage est réservé aux initiés ou à ceux comme nous qui ont du flaire. Le coin est sauvage. Des km de plage au sable gris et parsemés de bois flotté de toute taille propice à l'inspiration de nos deux artistes. Ce soir ils sont inspirés pour faire du land art à vocation pratique ! Fauteuil Louis XVI, chaise avec dossier sculpté et banc d'une épure totale, le tout installé autour d'une pièce à feu qui accompagnera notre veillée jusqu'au levé de la pleine lune sur l'horizon du Pacifique.

Ah le Pacifique ! On est loin de l'impitoyable West Coast. Ici c'est sauvage mais reposant. Pas de sand flies, pas de pluie ou très peu, des plages accessibles et une faune sauvage à bout d'objectif. Kaikoura et la pointe de Ohau sont des sanctuaires pour les Seals, petits et grands. On peut si facilement les approcher qu'on en oublie qu'ils sont des mammifères sauvages dont la morsure peut être ennuyeuse. A Ohau River, les pups (bébé Seal) remontent le petit cours d'eau pour aller prendre un bon bain d'eau douce sous la cascade tropicale. Le sentier qui mène à la cascade permet d'observer ces jeux d'eau et d'être à porter de main des pups. Cette proximité avec la vie sauvage est étonnante ! Elle est même déroutante au vu du nombre de personnes qui rendent visite à ces mammifères marins. Cette espèce protégée semble s'accommoder de la présence humaine. Côté mer, les mamans Seals rappellent leur petit par des cris. C'est au son que les pups retrouvent leur mère. Une femelle Seal a une portée d'un pup par an à partir de la quatrième année. Parfois les pups peuvent rester seul pendant plus d'une semaine le temps que maman ravitaille en mer et que papa se fait dorer la pillule sur les rochers. 

Le Pacifique c'est aussi les plages de surfers. On en croisera quelques unes sur notre route. 

Le Pacifique c'est enfin, depuis l'époque des Maoris, une mer généreuse en poissons, crustacés et autres langoustines. Les kiwis perpétuent cette tradition ancestrale de la pêche et notamment de la pêche à la "paua" dans les récifs submergés par les vagues. Masque, palmes et couteaux sont les équipements indispensables pour cette pratique. La "paua" est très recherchée. Sorte de très très grosse huître sans couvercle et remplie d'une chaire noire et pateuse. Ça se mange grillé comme une huître chaude. Leurs coquilles vide sont nacrées et très recherchées... par Gabin et Marius.


Cette mer est si généreuse qu'elle accueille dauphins et baleines, qu'elles soient sédentaires ou migrantes. Des tours operators proposent à des prix prohibitifs des excursionsen en bateau ou en hélicoptère pour observer ces mammifères d'exception. On se contentera d'observer au jumelles des bancs de dauphins joueurs depuis Ohau Point.

Pour rejoindre Kaikoura depuis notre dernière étape à vélo entre Pleasant Point et Timaru on aura outrageusement abusé du bus Intercity. Si de l'extérieur ces grandes étapes en bus peuvent paraître anodines et de bon sens,  elles sont à chaque fois incertaine et stressantes. Voyager avec 4 vélos peut effrayer plus d'un chauffeur, responsable de gérer la soute à bagages. La priorité est donné aux bagages conventionnels. Lui seul décide d'accepter ou non des vélos à bord de son bus. A chaque fois c'est l'incertitude ! Mais à chaque fois on a démontré notre sens de l'organisation et de l'optimisation de l'espace en démontant les roues avants, les pédales et la rotation des guidons à 90 degrés. Bref, en NZ, les étapes en bus, contrairement aux étapes à vélo, sont plus éprouvantes avant que pendant ! Et je ne parle même pas des enchainements d'étape en bus sur deux jours avec bivouac urbain pluvieux dans un espace vert de la ville de Christchurch. Les enfants, eux, ils adorent ! Repas hamburgers à huit heures du soir dans des bars interdits aux mineurs non accompagnés, jeux urbain à l'heure où tous les autres enfants dorment et nuit à la belle étoile sous un arbre. Nos deux gars s'adaptent à toutes les situations sans complaintes.


Petit clin d'oeil à Jack, cycliste de Taïwan, rencontré à Kaikoura et avec qui on a bien sympathisé.

Les invités du blog

Interview des kids


Alors, toujours sur les vélos ?  Pas trop mal au cul... pardon à l'arrière train ? 

Oui, tout va bien, les étapes ne sont pas assez techniques, alors on reprend les bikes pour jumper autour du campement !


Combien de bornes au compteur à ce jour ? 

1450 sur le compteur de maman... c'est pas des kil de strava mais papa dit qu' on a le KOM (king  or the mountain) de toute la south island.


Et vous dormez toujours sous la tente ? Pas trop mal au dos !

Avec Marius on pète la forme dès le reveil, mais Marinette semble un peu coincée parfois ! On adore toujours dormir sous la tente tous les 4b!


Et vous aidez dans les tâches quotidiennes ?  Quelles sont vos spécialités ? 

On fait les repas quand on est en camping, on met le couvert, et on tente de faire équipe à la vaisselle quand on n'a pas cuisiné. On plie et gonfle les matelas tous les jours, on aide pour installer la tente, on se bat pour faire le trou des toilettes en bivouac.


Vous ne vous lassez pas de changer de camp si souvent ?

C'est souvent frustrant de lever le camp car on y prend vite nos habitudes... mais dès le nouveau campement venu, on repère vite les trucs à faire !


Parlons école... alors c'est mieux qu' à st hil ? 

Non, car Marinette n'assure pas comme Marie-Claire ! (Gabin)

Oui, j'adore avec maman  (Marius )


Vous travaillez tous les jours ? Combien de temps?

On travaille presque tous les jours, environ une heure et demi. 


Niveau météo et sandfly, ça donne quoi en ce moment !

No problem, tout baigne ! On a laissé les stikmous et la grosse pluie sur la côte West. 


And... do you speak english ?

A little, quand maman nous envoie seuls faire des petites courses, quand les kiwis nous parlent,  et quand on fait des dialogues en anglais sur les vélos. 


Cela fait bientôt 2 mois de voyage... Vous voulez rentrer à st hil, ou vous vous sentez de poursuivre cette aventure à 4?

Les copains nous manquent, mais on continue l'aventure avec plaisir. 


Quels sont vos meilleurs souvenirs à ce jour? 

Marius, sans hésiter : le kayak à Okarito, le séjour à Jackson dans la rain forest, le festival de yoga à Glenorchy, la journée à Okitika.


Gabin, après  réflexion : le séjour dans le camping de fox glacier, la pêche et le festival au lac Sylvan à Glenorchy, la découverte de la rain forest,  le bivouac sous le Mont Ohau de la semaine passée, les baignades sur la côte est quand on était à Christchurch.


Niveau ambiance avec le frérot , ca donne quoi ? Vous jouez à quoi ?

Marius: "on se dispute moins qu'à st hil!

On joue " au bateau " sur les plages et bord de rivières (cirvuits avec des bâtons et cailloux), à se faire des circuits de vélo, au tarot avec les parents, au yams, au 6 qui prend... au trampoline dans les campings...


Pour conclure, si vous deviez mettre une note sur 20  à vos parents sur ces 2 mois... ce serait quoi ?  et S'il fallait améliorer quelque chose, ce serait quoi?

Marius : 18/20, mon papa doit plus nous parler, et me laisser prendre des photos. 


Gabin : 17/20, nous consulter davantage tous les quatre pour prendre des décisions. 


.... so, the road can go on !

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Pêle-mêle

Après presque deux mois d'itinérance :

- 1300 km

- 11000 m de D+

- 38 étapes de vélo 

- 2 étapes en bud

- 7 jours sans rouler 

- 16 bivouacs

- 1 motel

- 20 campings 

- 9 DOC campground 

- 5 cols 

- un maillon de chaîne remplacé avant rupture

- un boîtier de pédalier remplacé, à tort !

- une fausse crevaison 

- 3 Thermarest délaminés et remplacés gratuitement dans le cadre de la garantie à vie 

- un smartphone HS

- peu de pluie

- deux garçons au top !

- une Marinette au top !



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Bivouac only

Tekapo Lake, 20 mars 2016


La tente est plantée dans la pinède au bord du Tepako Lake. Le vent fait chanter la cime des grands pins de 30 mètres qui nous abritent. Sur l'eau les moutons sont réguliers et bien formés. Un windsurfer navigue au soleil couchant en tirant des bords en direction du Mont John (1031m), observatoire astronomique. 

Ce vent, ce satané vent du Nord ! Chaud et sec, il peut être votre meilleur ami quand vous enchainez plusieurs nuits de bivouac sauvage comme on vient de le faire. Mais il devient votre pire ennemi quand vous tentez de l'affronter de face avec votre vélo chargé comme un baudet. Aujourd'hui il nous a mis ko ! Avec ses rafales à 60-80 km/h, de face, de trois quart, on en a pris plein la gueule. Quarante km durant, le long du canal Tekapo, canal à 700 m d'altitude exposé à tous les vents, on a lutté sans répit pour rejoindre Tekapo Lake. Heureusement le profil est plat et la route du canal fermée à la circulation. Certaines parties très exposées aux rafales nous obligeant à progresser pencher contre le vent pour maintenir l'équilibre. Bref ! C'était dur ! Les garçons et Marinette ont été des warriors. Ils n'ont jamais baissé les bras sur cette étape annoncée facile.

Le canal Tekapo comme celui de Pukaki sont le cordon ombilical d'un vaste système hydroélectrique qui reli les lacs Tekapo, Pukaki et Ohau. Les réserves d'eau de ces lacs barrages sont impressionnantes. A lui seul, le lac Pukaki mesure 30 km de long sur 7 de large. C'est aussi le plus connu. Celui qui attire un grand nombre de touristes qui espèrent apercevoir l'imposant Mont Cook qui trône à son extrémité Nord. Nos deux bivouacs successifs au bord des eaux turquoises du Lake Pukaki ne suffiront pas pour apercevoir le plus haut sommet de NZ. Par contre on profitera pleinement de ces lieux et des jeux de lumière sur les cimes et dans le ciel, rendus possibles par une perturbation scotchée sur les hauts massifs.

Les canaux Tekapo et Pukaki sont également très réputés pour leur pêche facile de gros saumons ou truites. Les pêcheurs locaux se positionnent en aval des fermes à saumons installées au milieu de chaque canal. On fait une halte à Tekapo canal pour tenter notre chance au côté d'un kiwi expérimenté et ayant déjà deux grosses prises à son actif. Pour notre part on sera bredouille ou presque... Gabin donne la main au kiwi pour sortir sa nouvelle prise du canal à l'aide de son épuisette. Le Kiwi nous offrira la truite de 40 cm dont on se régalera le soir sous la pinède.

La dernière prise date de Lake Ohau. Un midi, au moment du picnic, je monte ma canne et tente ma chance dans trop y croire. En moins de 10 minutes j'ai la chance de ferrer deux belles Rainbow trout. Le menu du picnic sera totalement bouleversé  !

Le Lake Ohau, le plus petit des trois et aussi le moins touristique, est le plus agréable à parcourir à vélo. Pas de route, un accès VTT depuis un sentier balcon culminant à 900 m suivi d'un sentier VTT les roues dans l'eau... avec en prime le Mont Cook dégagé... c'est probablement la belle section du trail VTT Alp to Ocean qui relie Mont Cook village à Omauru. On ne fera que la partie Omarama - Lake Tekapo et dans le sens inverse des autres pratiquants qui le parcourent en mode carte bleue et pour certains en VAE. On se payera même le luxe de bivouaquer à 30 km de Omarama, au milieu des pâturages jaunis par la sécheresse, au pied du Mont Ohau. Bivouac magique ! Ambiance grandes étendues à perte de vue, seuls au monde. Des allures d'Aubrac et de Hauts plateaux du Guéry mélangé. Un petit ruisseau comme point d'eau, c'est pour le moment, notre premier vrai bivouac sauvage. Enfin !

Dans un autre style, on a également goûté au bivouac urbain à Queestown. Le bivouac urbain consiste à dormir à la belle étoile dans un jardin public à l'ombre d'un gros séquoia pour amortir les premières goutes en cas de pluie. Avant il faut faire la fermeture des pub pour écourter au maximum le temps du bivouac urbain. Bien sûr cette activité est totalement illégale dès lors qu'on plante la tente. Les avantages du bivouac urbain : installation et repli rapide,  coût nul, proximité des activités urbaines et notamment des départs de bus. Les inconvénients : éclairage public,  fontaine bruyante, activité humaine particulière,  ramassage des poubelles tôt le matin et surtout activité très vulnérable en cas de pluie. Vous l'aurez compris,  On a eu recours au bivouac urbain à Queestown pour prendre notre bus de 8H05 pour Omarama et éviter ainsi plusieurs longues étapes sur la H8. Bien sur il a plu... mais seulement à partir de 6H du matin. Et le sequoia géant à parfaitement joué son rôle, nous laissant le temps de replier nos duvets au sec. Les 12 heures suivantes seront très pluvieuses et idéales pour une demi-journée passée dans un bus à découvrir les paysages de NZ sans forcer : vignes de la Sun valley, gorgés de la Gybson river, Lindys pass,  pâturage de moutons mérinos... Tout ça semble parfaitement calé !


On quitte donc aujourd'hui les Alpes du Sud, après avoir fait le tour du Mont Cook, pour rejoindre les plaines du Canterbury et de nouvelles aventures. 

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L'œil de Marinette


Queenstown, le 8 mars 2016


Le cap des 1000 bornes atteint à Queenstown me rappelle à l'ordre. Voici en vrac les temps forts de ces six semaines d'itinérance.


Douze heures de décalage horaire difficiles à digérer pour moi... Les garçons n'ont pas la même vitesse de récupération... quelle que soit l'épreuve, je confirme !


Christchurch en reconstruction, beaucoup de bruit et de poussière, un début à vélo délicat. 


Le projet ambitieux de traverser l'île d'Est en Ouest avec les fameux Porter et Arthur pass... mais quelles belles émotions ressenties une fois ce cap franchi. Je constate que les boys sont en forme et que le maillon faible risque d'être féminin!


L'entrée en plein coeur de la rain forest sur la West Coast m'a  bouleversée. Les forêts au mille et un verts, les arbres habillés de leur plus belles mousses, les fougères endémiques sont toutes différentes et intrigantes. On les observe, puis on joue au jeu des 7 erreurs pour  identifier the différence!

Les chants des oiseaux sont eux aussi depaysants et si musicaux qu'un mélomane pourrait associer un instrument à chaque musique! 


L'agence de voyage Ti'Bougnat-NZT2 semble très bien rodée pour un premier trip dans l'hémisphère sud. Les itinéraires sont logiques, les cols toujours toujours plus raides côté descente... et le boss semble être de connivence avec la météo car le soleil est là quand on a besoin de lui.


La West coast restera en mémoire avec ses pluies diluviennes, ses attaques régulières de sandflies, ses plages sauvages et nos quelques land art familiaux une fois le fameux baume du bushman étalé sur la peau à la merci des fucking sandflies!!! Ici,  pas de répit... On ne se sent pas en vacances, mais plutôt en opération survie! 


L'arrivée sur Wanaka marquera la fin de cette épreuve : les vacances commencent? 


Les garçons ont la patate en toute circonstance. Ils enchainent les km à vélo, avec des dénivelé sympathiques. Sous les encouragements du papa ils gravissent tous les cols, et moi avec mon vélo de voyage bien chargé, je dois parfois mettre pied à terre 2 ou 3 fois. Marius, tiré à l'élastique par le pierramentiste, peut rester en danseuse pendant des centaines de mètres. Hallucinant !


Sur nos routes on croise davantage de touristes que de kiwis, alors ce sera le bémol du voyage à ce jour. Mais la frustration nous fera grandir, non?


L'ambiance familiale est sereine (tout est relatif!), mais ce n'est pas pour me déplaire. Marius est toujours content du moment qu'il dort à côté de sa maman. Gabin est courageux avec ses 2 sacoches, et roule comme un chef. Ses copains lui manquent, sa maîtresse aussi, mais il ne semble pas encore près à faire demi-tour back to France. Message pour les potes de Gabin : écrivez lui sur le blog,  il est demandeur de vos nouvelles! 


Quant au Ti'Bougnat, je dois dire que les milliers d'heures d'entraînement de ces dernières années payent enfin sur le plan familial ! Le même voyage sans aider Marius avec l'élastique serait impossible. Les routes sont trop passantes et les reliefs exigeants. Leur duo fonctionne à merveille. Ceux qui nous croisent sont epoustouflés, et ce type de périple avec des enfants autonomes si jeunes semble en effet peu commun.

La dépense physique d'Olive passe par cette forme de tractage... puis il fuit notre brouhaha familial en se réfugiant derrière son objectif, ou des lectures de cartes, blogs...

Moi j'endosse mon rôle de maîtresse quotidiennement, et ce n'est pas toujours les vacances! Mais pour rien au monde je ne ferai 1/2 tour maintenant! 


On en profite pour vous remercier de nous suivre et sachez que vos messages nous touchent d'autant plus que l'on est si loin !

Plein de bises...

Marinette

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Pêle-mêle de la terre du milieu

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Biophilia, a re-evolution festival

Queenstown le 14 mars 2016


Retraite de 3 jours au bout du monde à Lake Sylvan, propice à l'immersion dans le parc national de Mount Aspiring. Sur la route entre Glenorchy et Lake Sylvan un panneau indique la direction "Paradise" avec la mention NO EXIT. C'est si vrai, qu'on préfère poursuivre notre route qui mène au campground de Lake Sylvan . Le paradis attendra bien !

Le DOC campground est au bout de la vallée, à la croisée de la Dart river et de la Route Burn river. Sorte de bout du monde où une grande partie des scènes du Seigneurs des Anneaux a été tournée. 

La Route Burn river est une des plus belles rivières de NZ. Eau turquoise, grandes vasques, tobogans naturels lissés par le temps, la Route Burn river est un haut lieu de pratique de la pêche à la mouche. Le pêcheur local nous rappelle la règle, "fly fishing only and no bag". Il nous conseille le lac. Dont acte, on prend nos clics et nos cannes direction le Sylvan Lake à 30 minutes de marche: lac noir sauvage, entièrement bordé de forêt. Seuls pêcheurs du jour on prendra trois belles Brown trout de 30 cm. La pêche n'a jamais été aussi facile !

De retour au camp, le californien Damian, à glenorchy depuis 6 ans, nous invite à participer à son festival Biophilia, premier du nom, et qui démarre le lendemain matin.

Une petite centaine de personnes sont présentes. Des kiwis, des français,  des américains, des belges... C'est ambiance Peace and love ou wellness comme ils disent, avec des ateliers yoga, acroyoga, danse primitives , slack line, jongle (atelier peace stick très apprécié par les garçons), acro, trapèze,  méditation ... On est dans les thèmes "écoute de soi, de son corps, de l'autre et retour à la terre, notre mère nourricière". C'est une "excursion into the nature". Les ateliers sont animés par des professeurs professionnels, tous bénévoles. Deux jours magiques, de grand calme, de paix et sérénité. On ne pouvait mieux tomber ! Les garçons ont adoré et Marinette était en immersion totale et a eu beaucoup de mal à retourner à la réalité.

Pour ma part, je prends du recul et j'écoute mon corps : "va courir en montagne". Je profite de ce temps hors du temps pour parcourir une section du Route Burn track, classé parmi les great walks de NZ. Pour parcourir ces sentiers il faut réserver longtemps à l'avance les refuges à 56$ la nuit. Le bivouac est interdit. Pour ma part, je préfère ma liberté d'aller et venir. Je ferai donc l'aller retour au Conical Hill via Harris Pass dans la matinée. Un bon trail de 36 km et 1400 m de D+ sur des sentiers hyper aménagés pour les retraités. Côté montagne, ça ressemble à nos Alpes : des cols , des lacs, des sommets, des rivières.

Retour au festival pour midi, je poursuis par une partie de pêche au lac avec Gabin. Trop de vent, on rentrera bredouille malgré 3 prises de Gabin. Le lendemain matin la pêche sera plus fructueuse avec deux belles truites de 30 cm que je cuisinerai sur le bbq du festival pendant la "beast" danse de Marinette. Le "never ending circle" du festival sera un grand moment rempli d'émotions, la cinquantaine de personnes restantes, formant un noyau humain autour de Damian, organisateur félicité et remercié pour son initiative altruiste et si riche en feelings. Ici, le mot enjoy prend tout son sens.

Glenorchy sonne comme notre retour vers le nord. On ne descendra pas plus au sud.

Glenorchy restera notre plus beau lieu, où il fait bon se poser et demeurer quelques jours, loin des circuits touristiques hyper fréquentés.

Glenorchy sera également notre étape cycliste la plus difficile et la plus infernale pour le moral. Plus de 600 m de dénivelé positif pour seulement 35 km. Des montagnes russes à n'en plus finir pour aboutir dans ce cul de sac paradisiaque. N'étant pas de tendance masochiste, on reviendra à Queenstown par le bus des randonneurs.

Glenorchy, une communauté éco responsable , un modèle à développer.

Glenorchy, des paysages à  couper le souffle.

Glenorchy, on reviendra !


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Crown saddle

Kawarau river, lundi 7 mars 2016


Kawarau river, 18h00, il pleut. Les enfants et Marinette font la sieste. La tente est plantée au bord de la Kawarau River, sous la zone d'approche du petit aéroport de Queenstown, à 5 km d'ici. Les avions, trains d'atterrissage sortis, passent si bas entre les montagnes, qu'on a aucune peine pour lire le nom de la compagnie. Marius a vite fait de repérer Air New Zealand avec sa feuille de tonga.


Queenstown est une grosse machine à touristes. Toutes les activités imaginables ... ou plutôt inimaginables, sont proposées au touristes prêts à dépenser des sommes folles pour quelques minutes de sensation. Par exemple, ce "jet à sardines", qui passe toute les heures sur la Kawarau river juste devant notre tente. Hors bord hyper puissant. Un pilote chevronné. Une grappe de touristes harnachés comme dans un wagon de montagne russe, serrés les uns contre les autres comme dans une boîte à sardine. Passage plein gaz, tout en puissance et en dérapage contrôlé. Des 360 ° au "frein à main" en veux tu en voilà. Des cris, des mains levées. C'est Disney Land in NZ !  Merci  !  Les garçons profitent de ce spectacle, au première loge, séances illimitées... et c'est gratos !  Merci pour eux.

Côté sensations, les nôtres durent plus longtemps, elles font parfois males et laisseront des traces indélébiles. Ce matin, on a franchi le col routier le plus haut de NZ, le Crown saddle. Il culmine à 1076 m. Et oui 1076 m ! Ça rigole pas ici ! La moitié d'un Lautaret. Dix kilomètres d'ascension depuis notre bivouac de la Cardrona Valley, 500 m de dénivelé positif assez roulant, les garçons ont encore une fois été au top. Au sommet, ils sont les héros, pris en photo par les touristes chinois qui se demandent comment cela peut être possible !  Ils sont encore beaucoup plus surpris quand on leur parle de nos 6 mois de vacances. "It's unbeleivable ! ". Avec leurs 15 jours de vacances par an à partir de 20 ans de carrière, on comprend mieux pourquoi ils parcourent la NZ à tambour battant ! 

On entame notre descente sur Queenstown après avoir les freins de chacun. C'est droit dans le pentu, comme toujours ici. Belle vue sur la vallée qui mène à Arrowtown et Queenstown. On rejoint la route principale par une série de 10 épingles dignes de la montée de l'Alpe d'Huez. Ce sont probablement les seules vraies épingles de la NZ. On est bien heureux de les parcourir à la descente. Rapidement on rejoint les parcours VTT de Queenstown qui nous mènent à notre spot de bivouac.


20H15, après la pluie et après un après midi de pêche bredouille, je me permets, résigné, un dernier lancé en plein repas, qui plus est, avec la canne de Gabin. Lancé loupé, je mouline pour ranger la canne, et oh miracle, je ferre un poisson. Il saute et ce calme. La prise à l'air sérieuse. Je me concentre pour pas la foirer. Je ramène doucement le poisson vers le bord. Une belle truite de 35 cm. Gabin la décroche. Elle servira notre breakfast du lendemain.


Voilà une journée qui se termine bien, avec deux belles prises, un grand col, une truite  ! 


ps  :  le lendemain matin à 8h Gabin nous sort à son tour une truite de même taille.

Le breakfast s'annonce bien, 2 truites saumonées pour 4.

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Wanaka, the place to be

Wanaka est une petite bourgade où il fait bon vivre, où il fait bon se poser quelques jours. Ni trop grand, ni trop petit, ni trop surfait, Wanaka l'accueillante, bénéficie d'un climat sec et ensoleillé. Les dépressions semblent êtres repoussées plus au sud sur Fjordland ou plus à l'ouest sur la West Coast. Les prairies aux courbes ondulées sont dorées par le soleil. Les cultures et pâturages à moutons sont d"un vert chartrousin, tant le système d'irrigation depuis lacs et rivières semble performant.

Wanaka c'est aussi le nom de ce lac tentaculaire dominé par des montagnes qui culminent à 2400m avec le Mont Alta. Les montagnes sont vierges. Elles sont dans leur état originel. On trouve ça et là quelques rare pistes de quad desservant les pâturages à mouton ou des relais télécom. C'est sur ce type de sentier que nous avons gravi aujourd'hui le Roy Peak après avoir rejoint le départ à vélo depuis Wanaka. Environ 1200 m d'ascension pour atteindre ce point de vue époustouflant sur le Lake Wanaka. Les garçons ont une caisse d'enfer ! Et un moral à toute épreuve. Ils ont fait leur triathlon dans la journée :  vélo, trail, re-vélo et natation dans le lac. Bravo les petits loups ! 


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Pêle-mêle

Depuis Haast, quelques fotales.

Enjoy  ! 

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Into Otago

Hawea River le jeudi 3 mars 2016


Montagnes sèches, grands lacs aux eaux turquoises, soleil méditerranéen, sentiers VTT, nous sommes bel et bien entrés en Otago. Ce nom sonne comme un titre de Western. Les lieux font échos à la trilogie du Seigneur des Anneaux. La toile est un chef d'oeuvre !  C'est presque trop parfait. Tout est à sa place, les lacs, les montagnes, les rivieres, les places à bivouac.

Aujourd'hui, tout était tellement parfait ! Paysages de cartes postales, météo parfaite et, cerise sur le gâteau, un vent de 60km/h dans le dos. Les montées ressemblées à des faux plats et les descentes à des pistes de km lancé. On était un peu gênés pour les nombreux cyclistes qui parcouraient l'itinéraire dans le sens inverse, suivant ainsi les recommandations du guide local.


Le bivouac sur les bords du Wanaka Lake à Bondary Creek, était également parfait, ou presque. Imaginez, une pelouse, une plage de galets et de bois flottés, un lac immense sur fond de montagne, et notre tente, plantée là, aux premières loges, les pieds dans l'eau. C'était trop parfait jusqu'à cet instant, ce maudit instant, où ce saumon de 40 cm se décroche de ma cuillère, après l'avoir bien ferré et ramené au bord. Un flip flap sur le rocher, et le voilà qui repart à la baille. Oui, la journée aurait pu être presque parfaite ! 


Dans le rétroviseur, on laisse derrière nous la West Coast et le Haast Pass qu'il nous a fallu gravir. Napoléon n'a pas conquis la NZ !  On le sent dans les mollets ! Les montées sont courtes mais d'une raideur insoutenable. On prend 400 m sur 3 km. Ensuite c'est plat. On franchit le col sans s'en apercevoir. Un petit panneau routier nous indique qu'on est au col. Tout comme Artur Pass, le Haast Pass est un marqueur du changement de climat. Passage de la rainforest aux montagnes sèches et aux grands lacs.


Pour ceux qui nous googlelisent, nuits successives à Plaisant Flat, puis Cameron Flat et Bondary Creek. Trois beaux bivouacs DOC. Trois belles soirées remplies de rencontres avec Juan l'argentin, Matt et Anna de Pologne et Simon qu'on retrouve après l'avoir quitté à Fox.

Matt et Anna sont sur leur 4ème année du tour du monde à vélo. On les embrasse ! 


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Bye bye West Coast

Déjà un mois  !  

Quelques chiffres : 

700 km sur la selle

Un Mont Blanc gravi (5000 m de D+)

21 jours sur le vélo

4 journées de repos

1 nuit en motel

Des centaines de piqûres de sand flies

Quelques fish & chips

Quelques bières

Des rencontres, plutôt des voyageurs...

Et des photos...

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L'impitoyable West Coast

Haast le dimanche 28 février 2016


Haast, dernier township septentrional de la West Coast. Un bar de chasseurs, une supérette, un motel, un camping, quelques pavillons, voilà planté le décor urbain de ce village d'Haast perdu au fin fond de la West Coast. Pour nous qui voyageons à vélo le long de cette sauvage et impitoyable West Coast, Haast résonne comme une délivrance, comme la réalisation d'un objectif, de prime abord insurmontable avec des enfants. Voilà 15 jours que nous parcourons l'artère vitale, la route n°6, de cette côte inhabitée ou presque. Plus de 400 km le long d'un itinéraire plutôt roulant en mettant de côté l'étape entre Franz Joseph et Fox Glacier et la route en corniche avant d'arriver à Haast. Quinze jours d'itinérance où la météorologie est le facteur déterminant pour la réussite ou ou pas de ce projet. Nous avons affronté des pluies diluviennes (100mm/nuit) à deux reprises, avec leurs nuits blanches associées. Nous avons été dévorés par les sandflies dont les centaines de piqûres sont "grattogènes" pendant des jours suivants. Nous avons eu une pêche infructueuse. Les rivières étaient en crues et les lacs noirs se pêchent depuis un bateau tant les abords sont rendus inaccessibles par la végétation dense et impénétrable. Oui, la West Coast nous a donné du fil à retordre. Elle nous a laissé peu de moments de répis. Mais au final, on a su bien optimiser les créneaux météo pour profiter de la beauté sauvage de cette côte sauvage qui peut être impitoyable pour celui qui voyage à vélo. Nous avons eu écho de cyclistes coincés dans le sud de l'île plus de 48h sous des pluies diluviennes.

En contre partie, la West Coast est d'une beauté sauvage. Des plages à l'état pur, cimetière des bois flottés et des arbres morts de la rain forest. Une mer de Tasman peu propice à la baignade et à la navigation. Des lacs noirs, immenses, peu accessibles. Des forêt primaires impénétrables. Seuls les quelques rares sentiers aménagés permettent de pénétrer la beauté et la biodiversité de cette rain forest. Les Kahikareas, les arbres tour, temoignent de la richesse de cette forêt. Ce sont des pins blancs aux formes mystérieuses. Ces arbres géants de 65 m datent de l'ère des dinausores. Ils poussent dans les swamp (marécage). Ils vivent l'un pour l'autre. Leurs racines s'entrelacent les unes aux autres pour tenir face aux tempêtes côtières. Ces arbres, au bois imputrescible ont été longtemps exploités par l'homme pour confectionner des boîtes de conservation pour fromage et beurre. Une forêt entière a été préservée à Creek Ship au nord de Haast. 

Nous quitterons la West Coast avec des images plein la tête de cette forêt féérique et mystérieuse. 

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Pêle-mêle de la West Coast

Des images pour illustrer les 600 premiers km en NZ

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The Warriors

Fox Glacier

Mercredi 24 février 2016


Agassiz, Melchior, Fritz, La Perouse, Balfour, Mascarin, Albert, Franz Josef, Fox, ce sont pèle mêle les noms évocateurs des glaciers du versant occidental des Alpes du sud. Les plus connus étant Fox et Franz Joseph, dont la langue terminale arrive à 300 m d'altitude. Ils ont la particularité d'être les seuls glaciers à pénétrer une forêt tempérée. Mais cela ne va pas durer  !  Comme tous les glaciers de la Planète, ils reculent inexorablement, malgré les fortes précipitations de la West Coast. Sur la partie supérieure des glaciers les précipitations sont de 16 m par an.

Franz Josef et Fox sont aussi le nom de deux township vivant essentiellement du tourisme et plus particulièrement du survol en hélicoptères des glaciers. Ici le survol des montagnes en hélico est un gros business !  Une dizaine de compagnies, possédant 2 à 3 hélico chacune, se partage le gâteau. Les touristes en petits mocassins, sont prêts à débourser plus de 350 $ pour survoler les glaciers et poser un pieds sur la neige éternelle. Les journées de beau temps, le va et vient des hélico est insupportable... pour moi  !  Les journées de mauvais temps, les touristes sont moroses, pas à cause de la pluie, mais pour la simple raison qu'ils ne peuvent accèder à leur caprice. Pour ma part, c'est l'inverse, je commence à apprécier les journées où les montagnes sont bachées. La montagne retrouve son calme. C'est une chance en France que cette pratique commerciale soit interdite. La société moderne ne peut pas tout s'offrir sous le seul prétexte de détenir de l'argent. Je divague...

Hier, les enfants ont été de vrais warriors ! Un Maori de Franz Josef nous met en garde  : "three big hills to go to Fox ! ". Pour motiver les garçons, il les invite à un petit Haka. Le Moko qu'il porte fièrement sur son visage est une peinture et non un tatouage définitif. Il évoque sa tribu d'origine. Chaque tribu, chaque famille, ont un tatouage qui leur est propre. Le chef de tribu est en principe le pouvoir porter un tatouage définitif sur le visage.


Omoeroa saddle, Paddy saddle et Cook saddle sont les trois cols a passer pour relier Franz Joseph et Fox Glacier. La distance est courte, 20km. Les pentes sont fortes, les épingles sont de vrais murs. Il faut les enchaîner, entre les deux villages, c'est no man's land. Encore une fois, les loustics nous impressionnent. Ils ont enchaîné les 600 m de dénivelé positif sans broncher. Aucune envie d'abandonner, aucune envie de jeter son vélo dans le fossé, non rien de tout ça... Juste l'envie d'aller voir plus loin, aller voir de l'autre côté de la montagne... Et aller manger un bon fish and chips à Fox. Ils finiront par 4 heures de trampoline au camping avant de sombrer dans un profond sommeil bien mérité.

Les garçons sont entrés dans le rythme du voyage. Ils en acceptent les contraites, les difficultés, les souffrances. En contrepartie, plus on avance dans notre itinérance, plus ils mesurent l'ampleur de cette aventure, la beauté des lieux, la richesse des rencontres.

La veille, sur le bord du lac Mapourika, rencontre inattendue avec Carolyn et Jim du Wyoming, un couple d'américains atypiques, qui tiennent un campground sur le fameux itineraire cyclable The Great Divide Moutain Bike Route. Carolyn est fan de Gabin et Marius. Elle les admire. Elle leurs fera un cours d'anglais. Jim est le grand sage qui vient rappeler aux enfants la chance qu'ils ont d'avoir une maman comme Marinette (le Papa il s'en fout un peu  ! ) et la chance qu'ils ont de vivre une telle aventure. Ils ne devront jamais oublier !

La soirée se poursuivra avec Caroline de Lyon, Simon de Bâle et un jeune couple de Grenoble... et peut-être d'autres, mais là, faut voir avec Marinette, je me suis endormi avec les garçons.

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Where the rivers meet the sea

Okarito Lagoon

Dimanche 21 février 2016


20h45, baie de Okarito. Le soleil se pose sur l'horizon de la Mer Tasman. C'est inespéré ! Sur la West Coast, les couchers de soleil se font désirer. Le climat humide et perturbé les rend si rares qu'il sont pour le coup un spectacle dont il faut savoir en savourer tous les instants. En nous déroutant sur la baie de Okarito, on aura su saisir notre chance et profiter de ces instants magiques.

A l'opposé de la baie, côté soleil levant, les Monts Cook et Tasman se dévoilent enfin. Après tant de jours pris dans les nuages de la perturbation, ils osent montrer leurs faces enneigées. La chaîne alpine entre les deux sommets se dessine sur le fond du ciel crépusculaire. Le Mont Cook culmine à 3754m et le Mont Tasman à 3497m.


La baie de Okarito est petit havre de paix, loin de la foule de Franz Josef et de Fox Glacier à 30 km d'ici. Venir à Okarito, c'est quitter l'itinéraire principal par une pittoresque route qui termine sa course au bout du Lagon d'Okarito. Venir à Okarito c'est prévoir un minimum de ravitaillement car il n'y aucun commerce. Venir à Okarito c'est découvrir la plus grande zone humide de NZ où

nichent plus de 70 espèces d'oiseau :  cygne noir, héron blanc, cormorans, ... C'est ici aussi que des oiseaux d'Alaska terminent leur migration après 9 jours sans escale. C'est le record absolu  ! 

Le Okarito Lagoon mesure plus de 10 km de long et couvre 3600 hectares. C'est une réserve intégrale avec aucun accès terrestre. Le bateau ou le kayak de mer sont les seuls moyens pour découvrir tout ou partie de ce patrimoine naturel.


A midi, nous embarquons dans deux kayaks biplaces. Marinette fait duo avec Marius et Gabin avec moi. Le vent est déjà fort. On va mettre nos jambes au repos et faire travailler nos bras. Le départ de la base, vent dans le dos est assez rapide et facile. Dès les premiers coups de paguaie on approche de près un grand héron blanc (kotuku). Cet oiseau est l'emblème et la fierté du village d'Okarito. Il est l'espèce phare de ce lagon. On vient pour lui  !  Plus loin, un deuxième nous fera une belle démonstration de son envergure en survolant notre kayak. Après avoir quitté le canal venté du lagon on s'engouffre dans des creeks plus calmes et plus abritées du vent. On passe de l'eau salée à l'eau douce. La végétation est luxuriante, habitat de nombreuses espèces d'oiseaux. On approche une nouvelle fois un héron blanc à 2 ou 3 m avant qu'il ne prenne son envol. Les enfants sont émerveillés ! Marinette et Gabin rentreront par la route, ramenés par Barry et son 4x4. Avec Marius, on se lance le défi de rentrer à la base en affrontant de face le courant et les fortes raffales de vent du canal principal. Sur les sections peu exposées au vent je demande à Marius de préserver ses forces pour la dernière ligne droite du canal. Une fois dans le dur, Marius lance toutes ses forces dans la bataille contre le vent et le clapot. On a 500 m à parcourir. Les plus fortes rafales soulèvent nos paguaies. On est au coude à coude avec un autre kayak solo. Marius ne lâche rien. Il arrivera à la base avec les bras en compote et félicité par Barry, le patron de Okarito Nature Tour. Il nous offrira une petite collation. Café et chocolat chaud avec un délicieux pudding aux carottes. Barry est un voyageur à vtt. Il sort sa carte de NZ et nous montre les itinéraires à emprunter pour la suite de notre périple. Okarito Nature Tour est une boutique très recommandable. C'est pro et l'accueil est chaleureux. 

C'est à l'image de ce village, calme et paisible. Le camping communautaire est en autogestion. On met sa contribution dans une urne. Du pain fait maison est déposé dans la cuisine. Celui qui le souhaite peut en acheter et laisser sa monnaie sonnante et trébuchante dans une petite boîte en bois. Cet esprit de confiance est reposant et n'est pas sans rappeler les pays du nord de l'Europe.


Okarito est également un ancien village de Maori. Arrivés il y a plus de 600 ans, ils vivaient de pêche et de chasse. Okarito pris un certains essort vers 1865 avec la ruée vers l'or de la côte ouest jusqu'à son déclin dans les années quarante.


En vrac,

Première pression au Harihari pub  ! 

Premiers km sous la pluie entre Pukekura et Harihari.

Grosse étape de 50 km entre Harihari et Lake Wahapo afin d'arriver tôt le lendemain matin à Okarito. Bivouac et nuit pluvieuse au bord d'un canal du Lake Wahapo.

Les enfants sont au top  ! Ils sont chaleureusement félicités à chaque arrêt dans un commerce ou chaque camping. Parfois on nous demande où est notre voiture ou plutôt motorhome ! 


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L'envers du décor !

Waitaha River

Mercredi 17 février 2016


1h00 du matin, nuit blanche  !  Des trombes d'eau s'abattent sur la tente. Les raffales de vent font courber les arceaux de la tente. Il fait chaud. On est tous réveillé, tellement le vacarme à l'intérieur de la tente est insoutenable. Le bruit de la pluie et du vent est tel qu'on n'entend plus le grondement des rouleaux de la mer à deux pas de notre bivouac. On se regroupe autour d'une tasse de tisane en attendant une accalmie... qui ne viendra pas.

Quelques heures auparavant, Paul, le local du coin, pêcheur de la Waitaha River, nous annonce, devant un soleil se posant sur la ligne d'horizon de Tasman, l'arrivée d'un énorme système dépressionnaire. Il n'est pas en mesure de nous renseigner sur l'horaire approximative du début des précipitations. Ça devait être la nuit précédente, ce sera peut-être ce soir, peut-être demain midi. Peu importe, il est déjà bien trop tard pour quitter les lieux et se réfugier dans du dur. On passera la nuit sur la plage à l'embouchure de la Waitaha River et la mer Tasman. On avisera demain pour rejoindre les lodges de Pukekura, à 10 km d'ici.

Paul est un kiwi amoureux des lieux. Né du côté de Christchurch il a fait le choix de venir s'isoler su cette côte pour sa beauté pure et son climat capricieux et humide. Ici, les précipitations annuelles sont supérieures à celles d'Amazonie. La sécheresse telle qu'on l'a vécue ces 15 derniers jours est une anomalie climatique. Cela explique selon lui nos et ses pêches infructueuses. En principe, la pêche est ici facile et abondante. Ici, selon Paul, la nature offre à l'homme tout ce dont il a besoin pour vivre  :  eau, poisson, gibier, culture. Ceux qui vivent ici ont choisi ce mode de vie, simple, proche de la nature, loin de toute tentation matérialiste du monde moderne. Ici c'est une petite communauté d'Hommes. Tous se connaissent, tous se rendent service et Paul nous explique que cette communauté nous rendra service en cas de besoin.

La tempête sévira jusqu'au lendemain à la mi-journée. Vent fort, pluie continue nous obligent à rester cloitrer dans notre tente. Ce huis clos est compliqué à gérer, surtout avec des enfants bouillonnants  !  On enchaîne parties de tarot, tours de magie, parties de solitaires et lecture de l'histoire Angel, l'indien blanc  : -)

Vers 14H, une accalmie plus longue que les précédentes, nous invite à décamper pour rejoindre le hameau de Pukekura. La montée des eaux de la Waitaha river nous donne du fil à retordre  !  Pas moyen de contourner le passage à gué à hauteur de genoux. On quitte nos baskets, déposons nos sacoches et faisons passer nos vélos un par un. Avant de passer le dernier vélo, l'ermite de la côte ouest, venu nous accompagner, me glisse à l'oreil :  "Avec l'expérience, la Côte Ouest t'apprend à ne pas te déplacer pendant la tempête et attendre le retour d'un temps plus stable". 

L'ermit est un allemand installé sur la côte ouest depuis plus de 20 ans. Il vit dans son camion rempli de bric et de broc. Selon Paul, il connaît mieux que quiconque tous les coins et recoins de cette côte sauvage. Les enfants du pays disent qu'il est "weird" (bizarre) mais pas méchant.

Quoiqu'il en soit, ce soir on est à Pukekura lodge, après avoir parcouru 10 km ascendants et franchi deux grosses rivières en crues. Petite aire pour la tente, des chambres cosies et une cuisine salle à manger rustique, au charme indescriptible. Ce hameau est la propriété d'une seule famille. Le bushman Pete, tient un petit restaurant musée et un élevage de deer. De l'autre côté de la route, sa fille, aux yeux vert jade, gère les lodges et élève ses deux enfants en bas âge. Son compagnon chasse et pêche pour nourrir sa famille. Ils vivent en harmonie avec la nature et sont des farouches opposant au 1080. Pete, le trappeur, est le leader du parti "Ban 1080".

Le 1080 est un pesticide fabriqué aux US. La NZ utilise 90 % de sa production pour éradiquer le Possum, animal sauvage ressemblant à un lémurien. Il n'est pas endémique à la NZ. Il vit dans la rain forest. La nuit il vit sur la canopée, le jour, craignant la lumière il vit sous les racines des arbres. 

Il est accusé par le gouvernement de NZ d'être porteur d'une maladie infectieuse pour les bovins (TB bovin). Le gouvernement de NZ a procédé en 2010 à un épandage de 270 tonnes de poison 1080 sur la côte ouest. Cette opération sera renouvelée pendant 3 à 5 ans sur l'ensemble du territoire. Le dernier épandage a eu lieu autour d'Auckland en septembre 2015. Récemment, en février 2016, des traces du 1080 viennent d'être relevées dans l'eau potable d'Auckland.

Les écologistes, les habitants de la côte militent pour mettre fin à cette pratique qui porte atteinte à l'écosystème du Bush, de la forêt primaire. Le 1080 est un poison (monofluoroacetate de sodium). Il est répandu sous sous forme de pastilles par voie aérienne. Il est à action lente. Il lui  faut 36 heures pour mettre fin à la vie d'un animal. Il est mortel pour l'homme à partir de 10 doses. On retrouve régulièrement des panneaux dangers le long des routes, pistes et chemins mettant en garde de la présence de ces pastilles  :  "Warning 1080 poison". Ce poison s'infiltre dans les sols, les rivières, les sources...etc. Il fait des ravages parmi la faune, depuis le Possum, premier visé, jusqu'aux oiseaux sauvages de la côte ouest, sensés être protégés. Cette politique, paradoxalement mise en oeuvre par DOC, est au final une grosse affaire de business. Le business du 1080 et de son épandage, mais également le business agricole. La viande de NZ doit être contrôlée négatif au TB bovin pour être exportée vers les US. On imagine les accords tacites entre la NZ et les US  :  "tu m'achetes mon 1080, je t'achetes ta viande".

Cette réalité, ou plutôt cette absurdité écologique, dictée par le gouvernement de Nouvelle Zélande, contraste avec l'image que vehicule la NZ en dehors de ses frontières, via des campagnes de promotion d'une nature protégée et préservée.


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Mer de Tasman

Lundi 15 février 2016


20h30, le soleil plonge dans l'horizon de la mer de Tasman derriere un épais rideau de nuages. Les rouleaux déferlent inlassablement sur le sable gris de cette immense plage qui semble être sans fin. Des pêcheurs au cordeau retirent leur ligne de plus de 400 m de long. Ils sont trois à s'affairer à remonter leur ligne. Chacun a sa tâche. Un qui pilote du gros moulinet électrique, un qui démonte un à un les hamecons sans prise et un qui retire les piégés du soir  : deux petits, deux moyens et un gros requins gris. (60 cm). Le pêcheur le moins bourru du trio propose aux garçons de tenir un de ces prédateurs aux dents bien aiguisées pour la photo trophée. Trop content le Gabin de tenir une telle bestiole encore vivante entre ses mains.

Les filets sont levés sur place, le plus petit des requins est remis à la mer avec les entrailles de ses camarades moins chanceux.


Notre journée avait débuté par un joli ride sur un beau sentier le long du canal Kaniere, autrefois exploité par les chercheurs d'or. Après 6 km de single tout en relance, zigzag et franchissement de passerelles, les garçons ont la banane. On poursuit par la route jusqu'à Hokitika. Ville d'artistes, d'écrivains et autres tailleurs de pierres. La mer de Tasman semble être source d'inspiration. La plage est un musée à ciel ouvert. Des oeuvres de land art se partagent l'espace. Toutes sont en bois flotté. Une main géante sortant des entrailles de la terre saluant les passants ou les appelant au secours. Un plongeur solitaire qui semble vouloir gagner les côtes australiennes. Un ange géant qui prend son envol. Marinette composera un tableau en galets, représentant l'équipe NZT2. Elle aura autant de succès que les autres tableaux auprès des photographes amateurs que l'on observe en dévorant notre fish & ships local.

Autre activité artistique d"Hokitika, la pierre de Jade, greenstone. A chaque coin de rue une echoppe taille et vend aux touristes de passage des bijoux taillés dans la pierre de Jade. Cette pierre est extraite des rivières alentours. En Australie ils exploitent la Jade noire.


Hokitika est le premier gros bourg que l'on croise depuis Oxford. On ravitaille. Les sacoches débordent. Il nous reste 12 km à parcourir pour rejoindre notre campement du soir à Manihapua Lake. Aire de camping DOC géré par le Département Of Conservation. Très bel espace de verdure où se posent ça et là tentes, camping car et autres voitures transformées en maison roulante. Il y a un tronc pour payer sa nuitée (6 $  par adulte, 3 $ par enfant). Ces aires sont utiles pour tous et sont destinés à éviter le camping sauvage, interdit en NZ dès lors qu'il n'y a pas de sanitaires. Ces campings DOC sont très sommaires (point d'eau, WC) mais largement suffisant pour notre mode d'itinerance.

Demain on poursuit notre route le long de ce très joli West Coast Wilderness trail qui relie Greymouth à Ross. On suit cet itinéraire balisé et taillé pour le VTT facile (et du coup pour nos vélo sacoches) depuis Jackson. Il se récupère à 25 km du camping de Jackson en bifurquant sur l'ancienne route de Christchurch. Il évite les routes et offre de belles sections dans des coins reculés au milieu de la rainforest. Pour les enfants c'est ludique et facile ! Surtout quand il traverse un village de comboy reconstitué au milieu de nulle part. Et l'idée de pousser les portes d'un saloon à la John Wayne décuple la force et la motivation des enfants. C'est dans le saloon qu'on fera la classe aux garçons ce jour là.

Côté météo on est chanceux. C'est du style Sea, Wind and Sun. Côté pêche, on est toujours bredouille  !  Côté arrière train, aucune lésion à signaler. Côté mécanique, une crevaison pour Gabin. Côté moral et motivation pour avancer, le baromètre est au beau fixe. Côté faire la classe, c'est assez laborieux pour trouver la concentration.

Hier, Christchurch a été à nouveau touché par un tremblement de terre de magnitude 5.1. A priori, il n'a pas fait de victime. Il y a 15 jours on était

 à Christchurch ! 


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Rainforest beauty

La forêt primaire de la côte Ouest contraste avec le bush et les grands pâturages de la côte Est. Ici la forêt est féerique. La musicalité des lieux est surprenante. S'arrêter, se poser et écouter la forêt est un émerveillement pour l'ouïe. Cascade d'eau, cigalle, Singsing Tui, Majestic Kereru, Tom Tit, tous jouent leur partition à merveille, sans fausse note, sans chef d'orchestre.


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Pêle-mêle from NZ

Coast to coast, de Christchurch à Jackson par Porter Pass et Arthur Pass.
300 km
2000 m de dénivelé positif

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Into the West Coast

Porter Pass, Arthur Pass, deux cols alpins à plus de 900 m d'altitude. Un des rares points de passage entre la côte Est et la côte Ouest. Des pentes pouvant atteindre les 16 % . Une route 73 supportant un trafic certains. Une traversée de plus de 100 km sur un plateau alpin et sauvage. Pas de camping, pas de commerces  ; "a remote area" comme disent les kiwis. Bivouac et autonomie obligatoire. Bref !  Un gros morceau en guise d'acclimatation au voyage à vélo en Nouvelle Zélande. On vient de réaliser un gros truc !  Enfin, disons que les enfants ont été énormes !  Ils viennent d'enchaîner 8 jours de vélo, 300 km et 2000 m de dénivelé positif sans jamais remettre en cause le choix du parcours, ni le mode de déplacement. Ici, ils sont un peu des vedettes ! Tous sont impressionnés par l'exploit, aussi bien les kiwi que les cyclotouristes. Ils le méritent bien. Ils ont été exceptionnels  ! 

Et quelle récompense à l'arrivée au camping de Jackson. Petites terrasses herbeuses au pied d'une forêt primaire de fougères arborescentes et autres arbres subtropicaux. Des oiseaux au chant incomparable. Une cascade tropicale dans un écrin de verdure. Les garcons sont émerveillés par cette ambiance tropicale et ce changement brutal. Ce matin encore on bivouaquait dans le bush dans la Waimakariri Valley : air sec, montagne pelée, immense lande type savanne. 

L'Arthur Pass n'est pas seulement un marqueur climatique entre la côte Est et la côte Ouest. Pour celui qui le franchit à vélo il marque les esprits. Plonger dans ses premiers lacets à 16 % avec l'odeur des plaquettes des vehicules à mazout qui précèdent. Frôler les glissieres de sécurité avec des gorges profondes en contre bas auquelles saccrochent une végétation d'une outrageuse luxuriance. Entendre Marius dire "Papa reste bien derrière moi". Voir des gros grumiers descendre au pas tout au frein moteurs. Voir tous ces gens lever le pousse quand ils nous doublent. Oui, l'Arthur Pass restera gravés dans nos mémoires et probablement dans celles des garçons.


En vrac, d'autres marqueurs de cette traversée. Bivouac venté au Lake Lyndon avec un couple de jeunes cyclistes belges. Bivouac très très venté au Lake Pearson. Ross the boss du café de Arthur Pass qui nous offre chacun une glace, curieux et impressionné par notre périple. La partie de billard à la très recommandable Auberge Bailey. Les très surprenants paysages de Castle Hill, flanc de colline sur laquelle un géant aurait jeté ça et là une ribambelle de blocs de grès. Du plus petit, hauteur d'homme, au plus grand, immeuble de 5 étages, tous ont des formes imaginaires. Les kiwis disent que les esprits habitent les lieux ! 


Question météo, pour le momemt c'est 100 % grand beau temps. Un poil chaud ! Mais on s'y fait  ! 


Demain, débute le raid multisports Ocean to Ocean. Le parcours cycle passe au pied de notre camping. Pour nous c'est repos  ! 


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Waitangi day

Lyndon Lake 842 m, le 8 février 2016

 

La brume du soir prend petit à petit possession des lieux. Elle laisse transparaître les collines aux dos ronds qui surplombent le lac. Le vent thermique de la journée est tombé. L'ambiance est mystérieuse, semblable à celle des bords d'un loch des Highlands.

 

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Bowling in Oxford

Le terrain mesure 36,6 m. La pelouse ou plutôt le green est tondu tous les jours.  Les boules ne sont pas parfaitement rondes. Chaque joueur en dispose de trois. Le cochonnet se nomme le kiddy pour les dames, le jeck pour les hommes. Les parties se jouent en 16 lancés. Les matchs se disputent le we. La moyenne d'âge des joueurs est probablement supérieur à 50 ans. Chaque commune dispose de son terrain de bowling. Ce samedi, le club de bowling d'Oxford organise son tournoi. Curieux, nous entrons discrètement sur le stade de jeu pour observer ce sport anglosaxon.  Après avoir sympathisé avec les joueurs et la tenancière du club, sur un banc de bord de terrain, nous sortons notre picnic du sac. Les enfants sont fascinés par le gazon. Il est ras comme une tête de militaire. Pas un brin ne dépasse. L'ambiance est feutrée. On est loin des emportements excessifs des parties de petanque du sud de la France.

Ici c'est "so british". Les gens sont si accueillants, toujours prêt a rendre service. Dans cette grande ligne droite de 45 km entre Baynons brake et Oxford, à court d'eau, on n'a pas hésité a faire une pause dans une maison aux portes ouvertes. Sans hésité, l'anglais expatrié de Londres, nous a fait un refill de toute nos gourdes. Venu il y a six ans en vacances en NZ, il n'a depuis jamais quitté cette île promise. Sentiment d'un lieu préservé, tant d'un point de vue sécuritaire, qu'environnemental, les néo zélandais évoquent souvent le problème des réfugiés syriens sur le continent européen. Ici, ils semblent être installés sur une forteresse imprenable.

Bref  !  Là n'est pas le sujet. Ces deux derniers jours nous avons roulé quelques 75 km entre Spencer park et Oxford. Nous avons bivouaqué au bord de la Waimakariri river à Baynons brake. Sur la route d'Oxford, dans la fameuse ligne droite de 45 km Gabin a tiré la bourre avec les coureurs de la cyclosportive d'Oxford. Marius a été tiré à l'élastique par papa. Certains diront que ça le change de Pierra Menta ! 

On s'est rapproché des montagne en traversant une immense plaine de pâtures verdoyants pour vaches laitières essentiellement.

Quelques données météo : grand beau temps depuis notre arrivée, il fait plutôt chaud. 17° à 6h30, 30° à la mi journée. On a fait le stock de crème solaire ! Première grosse pluie samedi soir, après notre partie de pêche dans la Ashley river. Pas de prise.

Météo humaine  : TOUT VA BIEN  ! 


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Land art made in NZ

Sortir à vélo d'une d'agglomération de 400000 habitants n'est jamais chose aisée, surtout en l'absence de voie verte dédiée aux cycles. Il faut faire preuve d'un bon sens de l'orientation et d'un bon feeling pour prendre les axes les plus adaptés. On a reussi a quitter Christchurch sans trop de difficulté en empruntant des grands axes pourvus de bandes cyclables ou de hard shoulder. Rapidement on a traversé des étangs salés aux portes de la ville. Zones de protection et d'observation des oiseaux marins. A coup sûr, la mer n'est qu'à quelques coups de pédales.

Plage de New Brighton, les rouleaux se succèdent sous un ciel bleu limpide et une température de 31 degrés à l'ombre. Difficile de retenir nos deux loustics. L'appel de la mer est plus fort que tout. Avec Marinette on ne fait pas prier non plus pour aller piquer une tête ! On a tous la banane ! Un petit bonheur à savourer en famille .

Entre deux bains de rouleaux Marinette s'adonne à son art préféré, le land art. Cette oeuvre éphémère attire de nombreux néo zélandais. Elle est propice à engager la conversation. Certains ont des chiens pour ça, nous on a le land art  ! 

Pour moi, comme pour beaucoup, l'oeuvre est énigmatique. Seuls les quelques érudits qui osent s'aventurer sur ce blog comprendront le sens profond de ce chef d'oeuvre.

La fin de la journée a été moins poétique mais nous sommes arrivés par hasard à Spencer park. Grand parc récréatif pour les citadins avec bbq, table de picnic et un camping. A deux minutes de la plage, on passera notre première nuit sous la tente dans ce camping communal bien tenu et peu onéreux. Petite pluie dans la nuit. Ce matin temps couvert, 26 degrés.


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Christchurch, la reconstruction

Arrivés à Christchurch à 15H15 le deux février après un long, un très long voyage. Trois escales, Dubai, Bandkok et Sydney. Un service Emirates au top, tant à bord qu'au sol. Les enfants se sont littéralement goinfrés de films sur leurs tablettes de sièges. On n'a jamais fait un déplacement aussi paisible avec nos deux loustiics  ! 

C'est aussi la première fois qu'on passe autant de temps à un contrôle de sortie d'aéroport. Après avoir rempli une fiche de renseignements sur nos effets personels transportés on est questionné à deux points de contrôle sur le contenu de notre déclaration avant de passer au contrôle technique de nos équipements. Vélo, tente, chaussures, tout y passe. La tente est analysé dans un laboratoire pour décontamination. Les pneus des vélos sont occultés à la maglite. Et le bout de jambon sous vide made in Savoie est contrôlé sur un liste de produits autorisés. Et je passe les rondes du chien renifleur. Bref ici, l'expression "montrer patte blanche" prend tout son sens. On récupère notre tente, nos vélos et sausissons avant un ultime contrôle au rayons X. Résultat, on sera les quasi derniers  a sortir de l'aéroport de Christchurch. Ouf  !  Notre taxi réservé est encore là. Un Toyota 10 places et une remorque carrénée pour accueillir nos encombrants bagages.

A 17H on peut enfin souffler et profiter de notre dortoir 4 places dans l'agréable Auvergne de jeunesse Around the world Backpackers choisi pour son jardin intérieur... bien pratique pour remonter les vélos.

Premières rencontres, premiers échanges avec les voyageurs du bout du monde, anglais, allemands, américains, français... Pendant que Marinette et les garçons font une petite sieste de récupération du style Pierra Menta, je m'affaire a remonter les vélos. Pas de casse, tout est en état de marche.

Repas rapide avec les surplus généreusement laissés par les précédents voyageurs et du riz du londonien James... James Bond  ! 

Lendemain matin, 7H, toute la petite troupe est debout. Petit déjeuner improvisé au Nutela grâce à la petite boutique chinoise du quartier. Le petit jardin est agréable, on se sentirait presque en vacances.

Pogramme de la journée, profiter de la ville pour faire les achats indispensables à notre itinérance. Cartes papier, carte SIM, licences de pêche, pelle de poche (pour nos bitibouditinerances.jimdo.com/2016/02/03/christchurch-la-reconstructionvouacs) et de quoi manger pour les prochains jours. Et aussi deux rétroviseurs !  Oubliés à la maison, cela semble être le seul couac de ce début de voyage. C'est un petit couac relativement au gros couac subi par la ville de Christchurch. 

Coup sur coup, en 2010 puis deux fois en 2011, la ville et ses quartiers Est ont connu trois tremblements de terre de magnitude 7. Ces séismes ont été mortels et ont détruit le plus important patrimoine architectural de la NZ. Aujourd'hui, l'mbiance générale est à la reconstruction. Un sentiment d'après guerre. Route, autopont, église, centre commercial, tous les quartiers sont en travaux. Dans 5 ans la ville sera équipée de bâtiments modernes et lumineux. Les chaussés seront pourvues de bandes cyclables. Bref, dans 5 ans, Chistchuch sera passée dun état vieillissant et sombre à une ville moderne et attractive.

Dans cette ambiance de reconstruction, les habitants de Christchurch sont très accueillants et très souriants. L'ambiance est paisible. Il reigne une certaine sérénité, comparable aux pays du nord de l'Europe. On se sent bien  ! L'Aventure peut commencer ! 




Antipodes [J...

La route qui mène aux antipodes est longue, très longue. Il s'agit de réaliser un demi tour de notre planète Terre pour rejoindre la Nouvelle Zélande diamétralement opposé à la France. En 1768, James Cook mettra plus d'un an pour rallier l'île du nord de la Nouvelle Zélande depuis Plymouth en Angleterre. Avec son trois mâts carré Endeavour, le lieutenant de la Royal Navy pouvez se venter d'avoir un bilan carbone favorable pour la Planète Terre. En 2016, il faut compter 30 heures avec un navire volant de type Boeing 777 pour parcourir les 19000 km qui séparent Lyon de Christchurch. Autant dire qu'il nous faudra en parcourir des kilomètres à vélo pour compenser notre bilan carbone !

Le décalage horaire avec la France est +10H. On va voyager vers le futur !

 

Plan de vol pour les antipodes :

 

Dimanche 31 janvier 2016

EK0082 Dim Lyon 20H55 - Lun 1/02 Dubai 6H15

 

Lundi 1er février 2016

EK0418 Lun 1/02 Dubai 9H05 - Mar 2/02 Christchurch 15H20

       
     
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Taputapu [J-28...

L'itinérance à vélo, c'est la découverte, c'est l'imprévu, c'est la rencontre. Mais l'itinérance à vélo c'est aussi et surtout une histoire de pédaler et transporter sa maison sur son dos. Il faut en permanence rechercher le compromis entre utilité/légèreté/fiabilité/coût. La question de l'équipement nous est souvent posée. Comment voyagez-vous, avec une remorque ? Vous dormez où, en gîte ? Et les enfants, ils ont quoi comme vélo ? Quelle charge transportez-vous ? Bref, beaucoup de questions sur le taputapu.

Nos montures :

- le vélo de papa : cycle Cattin sur mesure en acier (pas de l'acier à ferrer les ânes !), roues 26 pouces, moyeu Rohloff 14v, pneus allemands 2.0, freins à disques Avid BB7, porte bagages avant et arrière Tubus, garde bous SKS, fourche rigide. Cette année j'embarque une dynamo SON 28 réputée pour ses performances. Elle sera reliée au chargeur USB Supernova The Plug III pour recharger une batterie tampon.

- le vélo de maman : cycle Tout Terrain Silkroad Rohloff 14v (cadre acier), roues 26 pouces, etc... tout comme papa !

- les vélos de Gabin et Marius : cycle On One 456 evo2 (cadre acier), roues 26 pouces, fourche suspendue, etc... tout comme papa ! Le vélo de Marius n'a pas de porte bagage. Ces deux vélos sont 100% versatiles et se transforment en VTT.

Les quatre vélos sont hand made in Chartreuse.

Les sacoches :

Sur le vélo de papa, tout est noir : à l'arrière deux grandes sacoche Ortleib, un sac fourre tout Ortleib ; à l'avant deux petites sacoches Vaude, une sacoche de guidon Ortleib Ultimate 6.

Sur le vélo de maman : tout comme papa mais c'est tout rouge et le sac fourre-tout fait office de sac à dos.

Sur le vélo de Gabin : deux petites sacoche Ortleib à l'arrière et une petite sacoche de guidon.

Sur le vélo de Marius : une simple sacoche de guidon Ortleib.

Pour faire dodo :

Une tente Hillberg Nallo GT 4 places

Une tente Nordisk Ultra Light 2 places

Footprint Tyvek HomeWrap de Dupont pour les tentes (44g/m²)

Quatre matelas courts auto-gonflants Thermarest

Quatre sacs de couchage Mountain Hardware Phantom 32

Quatre draps de sac de couchage Sea to Summit

Pour ne pas pédaler nu :

Des pantalons, des shorts, des doudounes, des vestes, du merino, etc...

Pour bien manger :

Brûleur à essence omnifuel Primus

Popote pour 4 personnes

Scie à bois pour couper le bois mort

Grille pour les grillades de poisson

Nappe en Tyvek

Pour pêcher les plus belles truites de la planète :

Deux cannes multi-brins pour le voyage (Shimano, Daiwa)

Deux moulinets Shimano

Tous les accessoires (leurres, plomb, hameçons, ...)

Pour capturer les bons moments :

Boitier reflex Canon 5D

Objectif Canon 17-40 f/4 L

Objectif Canon 70-200 f/4 L IS

Samsung NX500

Objectif Samsung 16-50

Pour instruire nos deux aventuriers :

Liseuse Ultra TEA (Touch Lux)

Support du CNED au format PDF

Une jolie maîtresse !

Pour partager avec les zamis :

LG G4

Accu Anker PowerCore+ 10050

Blog, vous y êtes, bienvenu !

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Taputapu pèse environ 130 kg, soit 32 kg par personne. Les vélos pèsent entre 14 et 16 kg, soit une charge d'environ 16 kg par personne à transporter sans la nourriture et l'eau.

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Wharekura

Voyager c'est grandir, voyager c'est l'école de la vie. Pendant ce périple, l'école des enfants sera à ciel ouvert et itinérante. L'instruction de base sera assurée par nos soins pour leur garantir les fondamentaux du socle commun des connaissances, des compétences et de la culture. En concertation avec l'équipe enseignante de St Hilaire on prévoit une heure de maths et une heure de français par jour. On travaillera à partir des matériaux du CNED embarqués sur une tablette. Les garçons auront chacun leur cahier et leur ardoises, comme en classe. Il leur manquera juste leurs copains et leur professeur adoré. Marinette sera la prof principale !  J'assurerai les cours des disciplines facultatives : pêche, vélo, trail, géographie, culture mãori, anglais, ... Vive la wharekura itinérante !

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Pahikara

Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.

Voilà une fable qui nous sied bien ! Tout comme la tortue on se laisse aller à un train de sénateur avec notre maison sur nos pahikara. Oui l'itinérance à vélo se fait au rythme lent de celui qui contemple, qui s'imprègne de la culture locale et qui vogue au grès de ses envies sans jamais savoir où il fixera son prochain camp. C'est cette part d'inconnu dans le lendemain non défini qui rend le voyage à vélo magique, et ce d'autant plus qu'il s'inscrit dans une durée longue. Certes, nous ne sommes pas des aventuriers à la recherche de terres inconnues. Nous n'allons pas ouvrir de nouvelles voies et encore moins skier des couloirs jamais parcourus. Mais on peut aisément penser que dans l'imaginaire de nos enfants ils se sentent l'âme d'aventuriers face à l'immensité des paysages que l'on va rencontrer et face à l'effort physique qu'il faudra développer pour atteindre ce Graal. A penser que ce voyage donne le goût de l'aventure et de la rencontre de l'autre à mes garçons, me motive, m'inspire à imaginer l'impossible avec des enfants de 8 et 10 ans. L'inconnu de cette aventure n'est pas tant dans les contrées que l'on va traverser mais dans l'adaptation de nos enfants à ce long voyage. Pour sûr on va affronter des tempêtes ! Scolarité, éloignement des copains, de la famille, vie en huis clos... finalement on va en découvrir des terres inconnues sur nos pahikara !

 

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NZT² New Zealand Tasmania Tour

Qui n'a pas rêvé de visiter la terre de Nouvelle Zélande située aux antipodes de la France ? Qui n'a jamais ouvert les yeux d'émerveillement à l'évocation de la Tasmanie ? Deux îles, deux paradis terrestres situés en mer de Tasman. En 2016 on reprendra la route pour une nouvelle aventure familiale à la découverte des îles de Nouvelle Zélande et de Tasmanie. Périple de six mois qui favorisera notre immersion dans la culture mãori et la nature endémique de ces contrées.

 

*Abel Tasman (1603-1659), navigateur néerlandais, premier Européen à y naviguer en 1642.

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