Bivouac only

Tekapo Lake, 20 mars 2016


La tente est plantée dans la pinède au bord du Tepako Lake. Le vent fait chanter la cime des grands pins de 30 mètres qui nous abritent. Sur l'eau les moutons sont réguliers et bien formés. Un windsurfer navigue au soleil couchant en tirant des bords en direction du Mont John (1031m), observatoire astronomique. 

Ce vent, ce satané vent du Nord ! Chaud et sec, il peut être votre meilleur ami quand vous enchainez plusieurs nuits de bivouac sauvage comme on vient de le faire. Mais il devient votre pire ennemi quand vous tentez de l'affronter de face avec votre vélo chargé comme un baudet. Aujourd'hui il nous a mis ko ! Avec ses rafales à 60-80 km/h, de face, de trois quart, on en a pris plein la gueule. Quarante km durant, le long du canal Tekapo, canal à 700 m d'altitude exposé à tous les vents, on a lutté sans répit pour rejoindre Tekapo Lake. Heureusement le profil est plat et la route du canal fermée à la circulation. Certaines parties très exposées aux rafales nous obligeant à progresser pencher contre le vent pour maintenir l'équilibre. Bref ! C'était dur ! Les garçons et Marinette ont été des warriors. Ils n'ont jamais baissé les bras sur cette étape annoncée facile.

Le canal Tekapo comme celui de Pukaki sont le cordon ombilical d'un vaste système hydroélectrique qui reli les lacs Tekapo, Pukaki et Ohau. Les réserves d'eau de ces lacs barrages sont impressionnantes. A lui seul, le lac Pukaki mesure 30 km de long sur 7 de large. C'est aussi le plus connu. Celui qui attire un grand nombre de touristes qui espèrent apercevoir l'imposant Mont Cook qui trône à son extrémité Nord. Nos deux bivouacs successifs au bord des eaux turquoises du Lake Pukaki ne suffiront pas pour apercevoir le plus haut sommet de NZ. Par contre on profitera pleinement de ces lieux et des jeux de lumière sur les cimes et dans le ciel, rendus possibles par une perturbation scotchée sur les hauts massifs.

Les canaux Tekapo et Pukaki sont également très réputés pour leur pêche facile de gros saumons ou truites. Les pêcheurs locaux se positionnent en aval des fermes à saumons installées au milieu de chaque canal. On fait une halte à Tekapo canal pour tenter notre chance au côté d'un kiwi expérimenté et ayant déjà deux grosses prises à son actif. Pour notre part on sera bredouille ou presque... Gabin donne la main au kiwi pour sortir sa nouvelle prise du canal à l'aide de son épuisette. Le Kiwi nous offrira la truite de 40 cm dont on se régalera le soir sous la pinède.

La dernière prise date de Lake Ohau. Un midi, au moment du picnic, je monte ma canne et tente ma chance dans trop y croire. En moins de 10 minutes j'ai la chance de ferrer deux belles Rainbow trout. Le menu du picnic sera totalement bouleversé  !

Le Lake Ohau, le plus petit des trois et aussi le moins touristique, est le plus agréable à parcourir à vélo. Pas de route, un accès VTT depuis un sentier balcon culminant à 900 m suivi d'un sentier VTT les roues dans l'eau... avec en prime le Mont Cook dégagé... c'est probablement la belle section du trail VTT Alp to Ocean qui relie Mont Cook village à Omauru. On ne fera que la partie Omarama - Lake Tekapo et dans le sens inverse des autres pratiquants qui le parcourent en mode carte bleue et pour certains en VAE. On se payera même le luxe de bivouaquer à 30 km de Omarama, au milieu des pâturages jaunis par la sécheresse, au pied du Mont Ohau. Bivouac magique ! Ambiance grandes étendues à perte de vue, seuls au monde. Des allures d'Aubrac et de Hauts plateaux du Guéry mélangé. Un petit ruisseau comme point d'eau, c'est pour le moment, notre premier vrai bivouac sauvage. Enfin !

Dans un autre style, on a également goûté au bivouac urbain à Queestown. Le bivouac urbain consiste à dormir à la belle étoile dans un jardin public à l'ombre d'un gros séquoia pour amortir les premières goutes en cas de pluie. Avant il faut faire la fermeture des pub pour écourter au maximum le temps du bivouac urbain. Bien sûr cette activité est totalement illégale dès lors qu'on plante la tente. Les avantages du bivouac urbain : installation et repli rapide,  coût nul, proximité des activités urbaines et notamment des départs de bus. Les inconvénients : éclairage public,  fontaine bruyante, activité humaine particulière,  ramassage des poubelles tôt le matin et surtout activité très vulnérable en cas de pluie. Vous l'aurez compris,  On a eu recours au bivouac urbain à Queestown pour prendre notre bus de 8H05 pour Omarama et éviter ainsi plusieurs longues étapes sur la H8. Bien sur il a plu... mais seulement à partir de 6H du matin. Et le sequoia géant à parfaitement joué son rôle, nous laissant le temps de replier nos duvets au sec. Les 12 heures suivantes seront très pluvieuses et idéales pour une demi-journée passée dans un bus à découvrir les paysages de NZ sans forcer : vignes de la Sun valley, gorgés de la Gybson river, Lindys pass,  pâturage de moutons mérinos... Tout ça semble parfaitement calé !


On quitte donc aujourd'hui les Alpes du Sud, après avoir fait le tour du Mont Cook, pour rejoindre les plaines du Canterbury et de nouvelles aventures. 

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Commentaires: 2
  • #1

    Mamytiane (lundi, 21 mars 2016 14:14)

    Quand on est confronté à "un satané vent", est-il possible de chantonner encore "vive le vent, vive le vent" ou bien encore "vent frais , vent du matin, vent qui souffle au sommet des grands pins...."
    BiZous encourageants.

  • #2

    The Tournoud's Family (lundi, 21 mars 2016 16:08)

    vous êtes des Warriors !!! Même ce vent du Nord ne vous empêchera pas d'avancer ! Bonne continuation et bonne découverte ...

    Biz a tous